#38058 par Wang Tianjun
29 janv. 2020, 22:23
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Il ne sort officiellement que le vendredi 31 janvier, mais il est déjà disponible dans certaines librairies, dont la mienne ! :D

Voici donc le topic consacré à vos avis et réactions sur ce 1er tome d'Asadora! .
#38059 par Wang Tianjun
29 janv. 2020, 22:36
Et du coup je me réponds tout seul ! :p

Comme dit dans le topic d'à-côté, j'avais déjà lu ce 1er tome en scan donc l'effet de surprise est un petit peu retombé. Toutefois, j'ai pu découvrir de nouvelles choses dans cette lecture "officielle", portée par une traduction française efficace (mais avec quelques choix étranges).

J'aime le côté "à la cool" de l'intrigue mais pourtant ambitieux. Oui, cette intro se déroule dans le cadre d'une catastrophe climatique mais le ton conserve un positivisme, héritage direct du feuilleton dont le titre se fait l'écho. On le voit d'ailleurs dans une planche qui réunit plusieurs femmes volontaires et courageuses, là où les hommes en prennent un peu plus pour leur grade.

Pas de gros complots à l'horizon, mais le mystère d'un monstre géant qui pleure au milieu de la tempête (et en plus il a des cornes, comment ne pas penser à Pluto avec tout ça ?). On voit aussi que l'auteur tend quelques pistes dès le 1er chapitre, comme le morceau de musique qu'apprécie Asa sans en connaître le titre. Urasawa nous refait le coup de Bob Lennon ?

Dans le même ordre d'idées, la narration enchaîne les setup/pay-off pour ficeler cette introduction :
- Le père d'Asa se plaint que ses enfants aient mangé tout le riz -> Annonciateur de l'enjeu de la fin du volume
- Un passage anecdotique sur le passé de Kasuga nous apprend qu'il a été vendeur de ballons à hélium -> ça servira dans la résolution de l'enjeu.

Bref, j'ai beaucoup aimé ce premier tome. Le tandem Asa/Kasuga est immédiatement attachant, et même si on est en terrain connu niveau "artifices d'intrigues Urasawiennes", je ne ressens pas d'impression de réchauffé. J'aime aussi voir l'auteur se recentrer sur l'Humain et moins sur l'Intrigue, quitte à rendre certains passages un peu fantaisistes (mais on est bien loin de Mujirushi). J'ai vraiment hâte de dévorer la suite, d'autant que cette fois, je ne me la suis pas spoilée !
#38060 par Drucci
02 févr. 2020, 23:57
Comme toi, ma lecture s'est faite sans effet de surprise puisque j'avais déjà lu ce volume, mais j'en ressors encore plus conquis que la première fois (et mention spéciale à l'édition française, de qualité et très fidèle à l'originale - l'expression "chevalier du ciel" m'a pas choqué, je trouve que ça fonctionne bien).

La plus grande qualité du manga, à mon sens, c'est sa simplicité : autant dans les enjeux immédiats des personnages, qui se décident vraiment d'un chapitre à l'autre, que dans leur caractère et dans la relation entre Asa et Kasuga. On retrouvait déjà un peu cette dimension-là dans Mujirushi mais il était trop contraint par le sujet et par le format en one-shot.

Du coup, ça fait vraiment du bien de voir Urasawa prendre le temps, autant dans sa narration que dans le développement des personnages, qui développent une relation crédible et touchante parce qu'ils apprennent justement à se connaître au fil des chapitres et des épreuves. Et malgré cette simplicité retrouvée (à l'image finalement de la naïveté enfantine très touchante d'Asa), Urasawa reste toujours aussi doué pour achever ses chapitres sur des rebondissements ou des annonces qui font enchaîner au plus vite avec le suivant. Niveau graphisme, c'est aussi impressionnant de maîtrise, autant sur les visages que sur les décors et les doubles pages assez dingues de réalisme, on a vraiment l'impression "d'assister" aux scènes, notamment dans celle où Asa s'émerveille de voler.

C'est assez marrant aussi de voir comment Urasawa revient ici à la recette du vieux briscard et de la petite gamine amenés à former un duo improbable, qui lui avait permis de saisir une voie possible vers le succès avec ses premières histoires courtes, ou encore de voir ses souvenirs traumatisants d'athlétisme occuper une telle place! En plus d'Asa et de Kasuga - son chapitre flashback est vraiment excellent, le meilleur du volume à mon sens -, j'aime beaucoup également la galerie de personnages secondaires mis en scène à ce stade, de Kinuyo au propriétaire de l'avon. Il n'y a que Shôta qui me paraît légèrement creux pour l'instant, même si sa famille est assez drôle.

Bref, le sous-titre de "feuilleton manga" est parfaitement adapté à la série, c'est simple, prenant, et ça donne une furieuse envie de lire la suite sans vraiment savoir où on va, ce qui est une belle prouesse vu que le côté "déjà-vu" et/ou "ficelles à la Urasawa" de Billy Bat était assez présent et gênant. D'ailleurs, je ne sais pas pour toi Wang (ou pour les autres), mais je trouve que le mystère sur la fameuse créature et l'enjeu de Tokyo 2020 est vraiment relégué au second plan, on sent que ça va être un fil rouge - et on a envie de savoir ce qui relie Asa à la créature - et ça annonce forcément des sauts dans le temps, mais autant dans 20th ou Billy Bat, on sentait que c'était l'un des enjeux principaux, autant là ça donne limite l'impression qu'Urasawa a repris ce concept pour rester raccord avec le présent, mais que finalement c'est un prétexte pour se concentrer sur le coeur d'Asadora : les péripéties d'Asa au quotidien (et vraisemblablement au fil des époques).

Vivement la suite :imp:
#38062 par s3b
05 févr. 2020, 07:41
J'attendais cette sortie avec envie. Non pas pour l'histoire (qui reste assez floue) mais pour suivre de nouveau une saga de Urasawa.
J'avais été assez refroidi cependant par Billy Bat et son dernier tome, alors je n'étais pas non plus comme un fou à compter les heures...

Premier point, niveau édition, je trouve que le papier utilisé pour la surcouverture fait trop "manga basique". Je pense qu'il s'agit du même papier que pour Billy Bat, mais le côté cheap est surement renforcé ici par les aplats de couleurs rouge et bleu. J'aurais préféré un papier texturé comme pour Pluto par exemple. Un papier non glacé en fait.

Sur la couverture, une chose m'intrigue : "feuilleton manga". Est-ce juste pour l'utilisation du titre "Asadora" ou Urasawa nous prévient tout de suite "ce que vous allez lire est la mise en BD d'une série"... et lors du dernier tome on termine par un "coupez ! c'était le dernier épisode de notre série diffusée depuis des lustres".... Je n'espère pas quelque chose comme ça...

Concernant la lecture maintenant, j'ai pris plaisir à découvrir cette nouvelle histoire. J'ai aimé chaque personnage présenté. Les choses se mettent en place. C'est parfois un peu rapide : "Ah bon ? Tu n'es pas la fille du médecin ?! Bon bha lors zut..." J'imaginais qu'une confrontation plus longue aurait pu s'engager.

Dans l'ensemble on prend plaisir à enchaîner les chapitres. On a envie d'en savoir plus. J'aime la façon dont on nous ramène à des points récurrents : la chanson qu'Asa n'arrive pas à identifier, les cris du monstre, le monstre.
Ce sont des points importants qui pour autant ne sont pas essentiel dans la série. Je me rappelle qu'à la sortie de LOST, je râlais sur les scènes où l'on "oubliait" "le monstre" pour se concentrer sur les personnages.
Là, je sais qu'il y a un "truc", que ce sera traité, mais je suis tout de même content de suivre les aventures des personnages. Alors bien sûr, j'ai envie aussi de savoir ce qui laisse ces traces, ce qui mettra Tokyo en feu en 2020, mais je sais qu'on y arrivera ; et peut-être de peur d'être déçu par "la chose" (hein LOST...) je préfère m'attarder sur le quotidien des personnages.

Concernant Asa, j'avoue tout de même être partagé sur son caractère : on retrouve une héroïne très énergique/empathique/généreuse chère aux Japonais mais qui a toujours représenté, pour moi, un côté "trop" surtout pour un enfant de cet âge. Après, je suis bien conscient que l'on traite ici un personnage de 1940 et qu'il n'existe pas de point de comparaison avec un enfant de notre époque, mais quand même. C'est parfois un peu poussé.
Miyazaki était parti d'une Chihiro très actuelle pour la transformer en Sen qui correspond tout à fait à ces traits de caractères.

Bref, j'ai envie d'en lire plus. J'aimerai que la série s'étale sur une dizaine de tomes car je pense qu'elle le mérite et je referme ce premier volume avec une envie plus affirmée qu'après la lecture de Mujirushi.