La Base secrète
  Naoki Urasawa et ses oeuvres
  • Naoki Urasawa
  • Mujirushi
  • Billy Bat
  • 20th Century Boys
  • Monster
  • Pluto
  • Autres
    • Master Keaton
    • Happy!
    • Histoires courtes, Pineapple Army et Yawara!
    • Takashi Nagasaki
  • Dossiers
  • Accueil
  • Actualité
  • Le Louvre, la France, l’art… Mais de quoi parle Mujirushi, le nouveau manga de Naoki Urasawa ?

Le Louvre, la France, l’art… Mais de quoi parle Mujirushi, le nouveau manga de Naoki Urasawa ?

8 janvier 2018 Alexis Orsini

Encore inédit en France, Mujirushi – Le signe des rêves, dernier manga en date de Naoki Urasawa, se révèle plutôt surprenant. Notamment grâce à un jeu constant de références qui parlent autant au public japonais que français…

Si le mystère planait encore au lancement japonais de Mujirushi, Le signe des rêves, en octobre dernier, les 5 chapitres désormais parus permettent d’y voir plus clair sur l’intrigue de cette nouvelle série de Naoki Urasawa, attendue pour la fin d’année 2018 en France chez Futuropolis et réalisée en collaboration avec le Musée du Louvre. Un résumé s’impose donc pour les lecteurs et lectrices désireux d’en savoir plus !

Les temps sont durs pour Takashi Kamoda. À peine remis du choc de sa soudaine perte d’emploi, voilà que sa femme le quitte, le laissant seul avec sa fille Kasumi… Loin de se laisser abattre, il se lance alors dans un projet professionnel pour le moins bancal, dont il ressort rapidement ruiné et criblé de dettes.

Désespéré, il aperçoit un jour une corneille porteuse d’un papier contenant un symbole et un mystérieux message (« Mujirushi – le signe des rêves »). Takashi y voit un signe du destin : en suivant l’oiseau, aux côtés de Kasumi – plus réticente que jamais -, il fait la rencontre du prétendu directeur d’un institut de recherche français, un beau parleur aux tics de langage aussi atypiques que sa dentition. Celui-ci se met alors à leur parler du Musée du Louvre…

MUJIRUSHI, LE SIGNE DES REVES © 2017 Naoki URASAWA/Studio Nuts/Shôgakukan

Quand Urasawa se réapproprie Iyami, un héros culte de manga

Iyami, dans le manga Osomatsu-kun de Fujio Akatsuka

Si cet homme mystérieux et élégant qui se prétend fin connaisseur de la culture française n’est jamais nommé dans le manga, les lecteurs nippons auront forcément reconnu Iyami, l’un des personnages les plus célèbres de la pop culture japonaise. Il figure en effet parmi les protagonistes vedettes du manga comique Osomatsu-kun, de Fujio Akatsuka – publié de 1962 à 1969 -, où il faisait d’abord office de personnage secondaire avant de s’imposer comme héros.

Iyami, dans la seconde adaptation animée (1988) d’Osomatsu-kun

Cette série humoristique consacrée aux péripéties d’une famille de sextuplés a su traverser les époques et toucher de multiples générations de Japonais, notamment grâce à ses trois adaptations en dessin animé (en 1966, en 1988 et en 2015) et à ses différentes extensions en manga, réalisées jusque dans les années 1990.

En se réappropriant le personnage d’Iyami avec son trait réaliste, Urasawa s’offre donc un défi semblable (mais beaucoup plus léger) que celui déjà relevé dans Pluto avec Astro Boy : revisiter une figure culte de la bande dessinée nippone. Ici, le mangaka s’attaque à un personnage comparable dans l’Hexagone, par sa notoriété et son aspect humoristique, à Gaston Lagaffe, le célèbre héros de Franquin. Sa notoriété est telle, au Japon, que sa « pose caractéristique [a même été imitée par] Godzilla dans un film, comme [par] John Lennon lors de sa venue au Japon ! » comme l’a précisé Naoki Urasawa au public français venu à Angoulême.

Urasawa reprend avec un plaisir évident les principaux tics emblématiques d’Iyami (ses expressions typiques, sa gestuelle, ses répliques lancées en français, son baratin…) mais aussi ses caractéristiques physiques inoubliables : son costume violet, ses dents de lapin, sa moustache, sa coupe rappelant celle des Beatles… Ce faisant, il perpétue les aventures de ce personnage emblématique, lui-même inspiré de l’acteur japonais de vaudeville Tony Tani.

MUJIRUSHI, LE SIGNE DES REVES © 2017 Naoki URASAWA/Studio Nuts/Shôgakukan

La culture française revisitée par Naoki Urasawa

Mujirushi est aussi l’occasion, pour l’auteur, de jongler entre les références à la culture japonaise et à la culture française.

Iyami régale Takashi de ses récits plus ou moins véridiques (dont Kasumi ne manque pas de souligner la moindre contradiction…) sur l’Hexagone, qu’il s’agisse de sa prétendue influence sur François Mitterrand dans les années 1980 à son amitié de longue date avec la chanteuse Sylvie Vartan.

Entre le baratin d’Iyami, qui se prétend fin connaisseur du musée parisien, et les anecdotes bien réelles qu’il partage sur l’histoire et les œuvres de ces lieux, le Louvre s’impose ainsi comme le véritable fil rouge du manga.

Des airs de Happy!, Master Keaton et Billy Bat

À ce stade de sa publication, Mujirushi, Le signe des rêves apparaît donc comme une œuvre unique de Naoki Urasawa.

Plus proche de l’humour emblématique de ses premières séries (Yawara! mais surtout Happy!, avec le retour d’un personnage accablé de dettes), tout en étant empreint d’une dimension historico-culturelle rappelant Master Keaton et d’une inévitable part de mystère, dans la lignée de 20th Century Boys et de Billy Bat – grâce au mystérieux symbole poursuivi par le héros -, Mujirushi offre un mélange des genres réussi.

D’autant que, jusqu’ici, aucun des 5 défauts de Billy Bat que l’on craignait de retrouver dans ce nouveau manga ne sont à signaler. On se laisse volontiers prendre à ce jeu de références constantes (et nombreuses) à la culture française, ainsi qu’à l’actualité américaine récente (!), tout en se demandant où l’intrigue pourra bien nous mener, elle qui s’annonce courte : si le manga reste inédit en France, Naoki Urasawa l’a achevé avant de venir au Festival d’Angoulême.

Alexis Orsini

Alexis Orsini

Rédacteur en chef

Voir plus d'articles de Alexis Orsini
En avant Billy Bat entame son arc final au Japon Billy Bat entame son arc final au Japon par Alexis Orsini  •  
En avant Panini annonce la sortie de « Urasawa : le guide officiel », l’ouvrage qui retrace sa carrière Panini annonce la sortie de « Urasawa : le guide officiel », l’ouvrage qui retrace sa carrière par Alexis Orsini  •  
Ecrire un commentaire

0 commentaires

Il n'y pas encore de commentaire(s)

Soyez le premier ou la première!

Ecrire un commentaire

Vos données sont sécurisées! Votre adresse email ne sera pas publiée, et aucune autre information ne sera partagée avec un tiers.

Cliquez ici pour annuler la réponse.

DERNIERS SUJETS DU FORUM

Avatar de l'utilisateur [Fanfic] L'Affaire Brau 1589

par : Wang Tianjun

21 Apr 2018, 04:59

Avatar de l'utilisateur Mujirushi : la parution française

par : Drucci

18 Apr 2018, 09:35

Suivez-nous!

  • 1168likes
  • 2125followers
  • 103subscribers
  • 139followers

Prochaines sorties

Go to Today

avril 2018

Aucune sortie ce mois-ci

La Base secrète

© 2005-2018 Copyright Alexis Orsini. Toute reproduction, même partielle, d'un texte ou d'une page du site sans le consentement de son auteur, est interdite.| Navigation horizontale recommandée sur mobile. | Qui sommes-nous? | Forum

Fermer la fenêtre

En cours de chargement, merci de patienter!

Cela peut prendre une ou deux secondes... En cours de chargement, merci de patienter!