En 1994, Naoki Urasawa emprunte le virage du thriller avec Monster. Il ne s'en est jamais détourné depuis. Et pour cause...
Par Alexis Orsini
À la poursuite du monstre
En 1986, dans une Allemagne coupée en deux, tout réussit à Kenzô Tenma : le brillant neurochirurgien qui fait la fierté de l'hôpital Eisler de Düsseldorf est également promis à la fille du directeur Heineman.
Le parcours tout tracé du médecin japonais bascule cependant lorsqu'il décide, par conscience professionnelle, d'ignorer les directives de son futur beau-père : en choisissant d’opérer un jeune garçon blessé par balle au détriment du maire de la ville, Tenma ne fait pourtant que respecter l’ordre d’arrivée des patients. Le petit Johann survit, mais le maire n’a pas cette chance.
Tenma peut dire adieu à son mariage, ainsi qu'à tout espoir d'avancement... jusqu'à ce que le directeur Heineman et deux collègues soient assassinés, au moment où Johann et sa sœur disparaissent. Contre toute attente, Tenma est alors nommé chef du service de neurochirurgie.
Neuf ans plus tard, le médecin est rattrapé par son passé : il découvre que Johann est devenu un redoutable meurtrier, qui est notamment à l'origine de l'empoisonnement d'Heineman. Horrifié à l'idée d'avoir sauvé un « monstre », Tenma part à sa recherche pour l'éliminer. Mais sa mission s’annonce compliquée, car il est lui-même recherché pour des meurtres qu’il n’a pas commis…
Premier thriller, premier coup de maître
En 1994, Naoki Urasawa, qui travaille « à contrecoeur » sur Happy! depuis un an, peut enfin créer l'oeuvre qui lui trotte la tête depuis un moment : Monster commence à paraître dans le Big Comic Original. Tension permanente, destins individuels entrecroisés... le mangaka captive le lectorat japonais en s'inspirant du style de Stephen King.
La traque à trois opérée entre Tenma, Johann et l’inspecteur Runge permet par ailleurs à Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki de s’intéresser aux conséquences de la chute du mur de Berlin. Néo-nazis, anciens membres de la police secrète, orphelins soumis à des expériences eugénistes… l'Europe traversée par les personnages de Monster est aussi angoissante que dangereuse.
Le réalisme de l'intrigue s'explique notamment par le séjour de repérage réalisé par Naoki Urasawa avant de commencer la série :
Pour Monster, j’ai effectué un voyage d’une semaine, en partant de Francfort, en passant par Dresde, jusqu’à Prague, tout en imaginant l’histoire, les drames qui vont s’y passer et j’y ai pris beaucoup de photos.
Lors de son passage à Japan Expo, Naoki Urasawa a également reconnu l'influence du film Le Fugitif, dont il reprend la trame principale : Tenma est un médecin recherché par un inspecteur tenace, à l'instar du docteur Kimble et du commissaire Gerard. À une différence près : Kimble cherche à prouver son innocence, alors que Tenma aspire uniquement à éliminer Johann.
Les personnages
Monster repose sur une multitude de personnages secondaires attachants, qui croisent un jour la route de Tenma ou de Johann.
- Kenzô Tenma
- Anna Liebert/Nina Fortner
- L'inspecteur Runge
- Eva Heineman
- Wolfgang Grimmer
- Dieter
- Le docteur Leichwein
- Rudy Gillen
Kenzô Tenma
Kenzô Tenma est le fils d’un médecin qui tient un petit hôpital de consultation. Le benjamin d’une famille de trois garçons, né à Yokohama le 2 janvier 1958, émigre en Allemagne pour poursuivre ses études, après avoir été interpellé par une thèse du directeur Heineman, de l'Eisler Memorial Hospital.
Les opérations difficiles réussies par Tenma contribuent à son avancement au sein de l'établissement : le neurochirurgien japonais devient rapidement un modèle. Sa vie amoureuse n’est pas en reste puisqu’il est fiancé à Eva, la fille du directeur Heineman.
Une rébellion coûteuse
En 1986, Tenma commence cependant à remettre en cause sa pratique de la médecine. Ses doutes s'accentuent face au cynisme d'Eva, persuadée que « chaque vie n’a pas le même prix », et à l'opportunisme du directeur Heineman, qui privilégie le soin des patients célèbres au détriment des « anonymes ».
Tenma, qui avait jusqu’alors toujours obéi à Heineman et même rédigé des thèses entières publiées sous le nom du directeur, ignore ses consignes lorsqu'un garçon atteint par balle à la tête est admis aux urgences juste avant le maire de Düsseldorf. Il sauve la vie du petit Johann. Le maire ne survit pas à sa propre opération.
L’insubordination de Tenma lui coûte son poste de chirurgien chef et son mariage avec Eva. Le neurochirurgien redécouvre la proximité avec ses patients : il s'occupe particulièrement des jumeaux orphelins dont il a la charge. Contre toute attente, après les meurtres du directeur Heineman et de ses collègues, la nuit où les jumeaux disparaissent, Tenma est promu chef du service de neurochirurgie.
Une culpabilité pesante
Neuf ans plus tard, en 1995, il occupe toujours ce poste, pour la plus grande satisfaction de ses patients. Une nuit, Tenma se lance à la poursuite de l'un d'entre eux, Adolf Yunkers, un criminel placé sous surveillance policière, qui a disparu. Il le retrouve dans un immeuble désaffecté, sous la menace d'un jeune homme blond au visage d’ange. Tenma reconnaît Johann, le petit garçon qu'il sauvé en 1986. Son ancien patient est devenu tueur en série : il abat froidement Yunkers et avoue le meurtre du directeur Heineman avant de quitter les lieux.
Hanté par la culpabilité, Tenma part à la recherche de Johann, pour découvrir ses origines et l'assassiner. Mais son périple est loin d'être gagné. Tenma est en effet accusé des meurtres commis par son ancien patient : pendant près de trois ans, il parcourt donc l’Allemagne puis la république Tchèque en tant que fugitif. Au cours de son voyage, le médecin rencontre de nombreuses personnes, qui sont toutes convaincues de son innocence.
Tenma est particulièrement attaché à Nina, qu’il secourt à plusieurs reprises et empêche de commettre l’irréparable (tuer Johann). Le médecin refuse qu'elle se salisse les mains : il estime être le seul à devoir tuer Johann pour l’avoir « ramené à la vie ». Tenma, qui a suivi une formation au tir avec un ancien militaire, ne se considère plus comme médecin après avoir abattu Robert pendant l'incendie de la bibliothèque Friedrich Emmanuel.
L'histoire se répète
Après avoir échappé à la police pendant plusieurs années, Tenma est arrêté à Prague en 1998. Il refuse de parler à la police dans un premier temps. Mais la visite surprise de Robert, qu'il croyait mort, lui fait revoir sa stratégie : il décide de s'évader pour protéger Eva du tueur. Le prisonnier s'avoue donc coupable de tous les crimes dont il est accusé afin d'accélérer son transfert, qui lui permet de de s'enfuir.
Tenma finit par retrouver Eva, qui doit son salut au sacrifice de Martin. Il l'envoie se réfugier chez le docteur Leichwein. À Ruhenheim, après avoir évacué plusieurs habitants, Tenma s'apprête à abattre Johann pour sauver Wim. Mais il est devancé par le père du garçon.
Le fugitif n’aura donc finalement jamais tiré sur Johann, malgré leurs multiples rencontres. Tenma accepte d'opérer Johann une seconde fois, à la demande d'Anna, qui souhaite le pardonner. L’opération est un succès. Johann reste en revanche dans le coma pendant des mois.
Après avoir été innocenté par la police, Tenma refuse un poste à l’université de Munster : il préfère s’engager chez Médecins Sans Frontières. Le Japonais rend régulièrement visite à la mère des jumeaux dans une maison de retraite du sud de la France. Elle lui révèle les noms qu’elle avait donné à ses enfants.
Tenma profite d'un passage en Allemagne pour rendre visite à Johann, toujours inconscient. Il lui relate quand même la discussion qu’il a eue avec sa mère, avant de quitter les lieux pour aller retrouver Nina, Dieter et Leichwein.
Anna Liebert/Nina Fortner
Anna et son frère jumeau, Johann, sont nés à Prague, en 1975, de parents cobayes d'une expérience eugéniste. Franz Bonaparta, à l'origine de ce projet, espère en effet donner naissance à un enfant « parfait » grâce à l'union d'un homme et d'une femme « exceptionnels ». Et ainsi permettre à la Tchécoslovaquie, en pleine guerre froide, de prendre l'ascendant sur l'Ouest.
Le père des futurs jumeaux est capturé lorsque le couple tente de s'échapper : sa femme, enceinte, est placée en captivité jusqu'à son accouchement.
Enlevée puis sauvée par Franz Bonaparta
Bonaparta lui interdit de donner des prénoms à ses enfants. La jumelle est ainsi dénuée d’identité dès sa naissance : elle sera par la suite connue sous le nom d’Anna Liebert ou de Nina Fortner.
La jumelle et sa mère, Anna, sont enlevées dans l’appartement des trois grenouilles en 1981 par Peter Çapek et Franz Bonaparta. Après plusieurs jours de captivité passés dans l’obscurité la plus totale, la petite fille assiste à l'empoisonnement des quarante-six personnes présentes dans la villa des roses. Bonaparta, qui est tombé amoureux de la mère des jumeaux, met ainsi fin à son expérience. Il ordonne à la petite fille d’oublier ce qu’elle vient de voir et l’incite à fuir, après lui avoir délivré un conseil qui deviendra crucial :
Les hommes peuvent tout devenir.
Ces consignes de Bonaparta se révèlent en effet décisives pour la jumelle puisqu'elles l'empêchent de devenir un « monstre ». Contrairement à son frère jumeau, qui s'imagine avoir vécu les événements traumatisants qu'elle lui raconte dans le détail...
Anna retrouve ses enfants dans l’appartement des trois grenouilles pour les informer qu’ils devront désormais vivre seuls : les jumeaux quittent Prague. Au cours de leur voyage, ils rencontrent différents couples particulièrement bienveillants. La jumelle est loin d'imaginer que leur bienfaiteurs sont systématiquement tués par son frère après leur passage… Elle lui voue une confiance aveugle. Le petit garçon lui répète sans cesse avoir « un plan ».
Adoptée par les Liebert
Vers 1985, les jumeaux sont retrouvés mourants à la frontière tchécoslovaque. Le général Wolf les sauve puis les envoie au 511 Kinderheim, un orphelinat « laboratoire », dont les pensionnaires sont censés devenir l'élite du pays. La petite fille est toutefois rapidement transférée dans un autre établissement, échappant ainsi aux horreurs que son frère va subir puis provoquer. Lorsqu'il est adopté par M. Liebert, conseiller à la chambre de commerce d’Allemagne de l’Est, Johann l'oblige à recueillir sa sœur également. La famille Liebert parvient à gagner Düsseldorf en 1986 : une arrivée remarquée à l'Ouest, qui fait la une des médias.
Par une nuit pluvieuse, Franz Bonaparta rend visite au conseiller, dont il a aperçu les enfants à la télévision. Il observe Johann et sa sœur pendant leur sommeil avant de s'éclipser. Mais Johann, qui l'a aperçu, s’imagine que le « monstre » est encore sur leurs traces : il assassine les Liebert. En découvrant son crime, sa sœur comprend ce qui est arrivé à tous leurs précédents bienfaiteurs. Sous le choc, elle obéit à son frère, qui lui ordonne de lui tirer une balle dans la tête. Anna est traumatisée par ce drame : elle perd la mémoire.
À l’Eisler Memorial Hospital, Anna n’articule qu’un seul mot tout au long de sa convalescence : « tuer ». Johann l'emmène avec lui lorsqu'il prend la fuite. Les jumeaux sont ensuite recueillis par le couple Fortner, à Heidelberg mais Johann fugue rapidement. Les Fortner élèvent la petite fille, qu'ils prénomment Nina.
1995 : nouvelle tragédie
En 1995, Nina étudie le droit à Heidelberg. Brillante élève, excellente en aïkido, sociable, la jolie jeune femme mène une vie heureuse, bien qu'elle ne garde aucun souvenir de son enfance.
Le jour de son vingtième anniversaire, Johann fait assassiner les parents adoptifs de Nina. Les retrouvailles de l'étudiante avec Tenma éveillent des bribes de mémoire : elle décide de retrouver Johann pour l'éliminer, tout en empêchant le médecin de commettre l'irréparable.
Prête à pardonner
Le périple entrepris par Nina l'amène à parcourir les quatre coins de l’Allemagne et la république Tchèque. Nina finit par retrouver toute sa mémoire. Désormais consciente qu’elle aurait très bien pu finir comme son frère si Bonaparta ne l’avait pas « sauvée » de la villa des roses, elle pardonne Johann. La jeune femme demande à Tenma de l’opérer après le drame de Ruhenheim.
Nina reprend une vie normale : après de brillantes études de droit, elle s’apprête à devenir avocate. Et à retrouver Tenma, dont elle ne rate aucun passage périodique en Allemagne, à l'instar de Dieter, dont elle est très proche.
L'inspecteur Runge
Hinrich Runge est sans doute le meilleur élément du BKA, la police fédérale allemande. Il est parvenu à élucider toutes ses affaires, notamment grâce à son excellente mémoire, entretenue par une technique de « mémorisation objective » pour le moins atypique : Runge articule en permanence ses doigts comme s’il tapait sur un clavier d’ordinateur...
Le commissaire s’immisce également dans la peau des suspects pour mener ses enquêtes à leur terme. Runge est entièrement dévoué à son travail: il n’a jamais pris de vacances depuis qu’il est entré dans la police. Peu lui importe donc de délaisser de délaisser sa femme et sa fille.
Obsédé par Tenma
En 1995, Runge s'attaque à l’affaire Tenma, neuf ans après sa première rencontre avec le médecin. Il est persuadé que le Japonais est l’auteur des meurtres de l’hôpital Eisler de 1986, et de l'assassinat de Yunkers en 1995. Pour l'inspecteur, le déni de Tenma s'explique par sa double personnalité : à l'en croire, le médecin attribuerait ses meurtres à son autre « moi », un dénommé « Johann »...
L’entêtement de Runge dans une affaire de moeurs à scandale finit par lui coûter cher : on lui retire tous ses dossiers. Sa femme le quitte au même moment, en même temps que sa fille, enceinte. Le commissaire se consacre alors entièrement à la traque du docteur Tenma.
Runge parvient à retrouver le fugitif assez rapidement, grâce au piège qu'il lui a tendu. Le commissaire reste persuadé de sa culpabilité, même après que Tenma lui a sauvé la vie.
Vacances à Prague
L'inspecteur prend ensuite les premiers congés de sa carrière pour se rendre à Prague. Il y fait des découvertes cruciales sur les origines de Johann, bien avant Tenma et toutes les personnes lancées sur la piste du « monstre ». Grâce au conte illustré Un monstre sans nom, Runge remonte en effet jusqu'à la villa des roses, Franz Bonaparta, ses croquis… Il réalise ainsi progressivement que Tenma est bel et bien innocent : Johann existe réellement.
Runge se rend à Ruhenheim afin d'empêcher le massacre qui s'annonce. Il y sympathise avec Grimmer, venu avec le même but : les deux hommes se promettent d'aller boire une bière un jour. Lorsqu'il retrouve Tenma, l'inspecteur lui demande simplement « pardon » de l’avoir accusé à tort pendant toutes ces années.
Runge parvient à éliminer Robert au terme d'une fusillade haletante et de blessures graves. Pendant son évacuation en civière, l’inspecteur demande indirectement à Tenma de sauver Johann.
Une fois rétabli, Runge témoigne dans la « plus grosse affaire de meurtres en série de l’Allemagne », innocentant de fait l’ancien fugitif japonais. Runge est affecté par la mort de Grimmer : il dépose une bière sur sa tombe en souvenir de leur promesse.
Après avoir démissionné de son poste de commissaire, il devient inspecteur à l’école de police et commence à renouer des liens avec sa fille.
Eva Heineman
La fille unique du directeur de l’hôpital Eisler Memorial ne supporte pas qu'on lui dise « non ». Ce qui explique qu'on accède à toutes ses demandes...
En 1986, Eva est fiancée à Kenzô Tenma, qu'elle espère voir succéder à son père. Elle partage sa vision cynique du monde hospitalier, estimant que « chaque vie n’a pas le même prix ». Eva annule son mariage avec Tenma après sa rébellion contre son père.
Mais elle se rend vite compte qu’elle était amoureuse du neurochirurgien : elle revient vers lui... pour être repoussée fermement.
En 1995, Eva a déjà connu trois mariages et autant de divorces en seulement neuf ans. Les indemnités colossales ainsi obtenues lui permettent d'entretenir son train de vie mondain, malgré ses dépenses inconsidérées et son penchant de plus en plus prononcé pour l’alcool.
Témoin gênant
Obsédée à l'idée de « récupérer » Tenma, Eva le suit la nuit du meurtre de Yunkers : elle devient ainsi un témoin crucial puisqu'elle voit Johann quitter les lieux du crime. Après avoir été éconduite une nouvelle fois par Tenma, Eva se venge en l’accusant du meurtre commis au château d’Heidelberg, où sa cravate a été retrouvée.
Plus alcoolique que jamais, Eva veut voir Tenma finir sous les verrous. Mais elle est en réalité partagée entre l’amour et à la haine à son égard, ce qui explique son comportement souvent ambigu. Après une déception sentimentale avec son jardinier, Eva tire un trait sur son passé de manière spectaculaire en incendiant son manoir : elle se retrouve à la rue.
Vagabonde
Robert la séduit une nuit pour récupérer une photographie gênante : celle de Johann, enfant, aux côtés du directeur Heineman. Lorsqu'il apprend qu'elle a en vu Johann la nuit du meurtre de Yunkers, Robert s'apprête à l'exécuter... mais décide finalement de l'utiliser comme appât pour atteindre Tenma.
Au terme de divers rebondissements, Eva se refuse finalement à tuer son ex-fiancé. Elle est toutefois blessée par Robert : heureusement, Tenma lui prodigue les premiers soins avant de disparaître à nouveau.
Eva s’installe ensuite à Munich. Elle rend visite au docteur Leichwein pour vaincre son alcoolisme : ils apprennent en même temps la nouvelle de l’arrestation de Tenma. Eva devient de fait un témoin clé puisqu’elle peut confirmer l’existence de Johann et innocenter le Japonais. Elle s'y refuse dans un premier temps, pour contrarier son ex-fiancé, mais elle finit par accepter. À condition d'échapper à Robert... Martin aide Eva à prendre la fuite.
Amoureuse de Martin
Elle remplit ensuite une mission pour Peter Çapek : faire entrer Johann et son futur « disciple » en contact. Eva et Martin tombent amoureux : il l'aide à s'enfuir alors qu’il est chargé de la tuer, maintenant qu'elle a rempli son rôle. Eva lui promet de l’attendre à la gare de Francfort. Martin est malheureusement abattu par des hommes de Çapek.
Tenma annonce la mauvaise nouvelle à Eva. Effondrée dans un premier temps, elle décide ensuite d'assassiner Johann. Elle retrouve son « disciple », Christof Sievernich, et lui tire une balle dans l’oreille... mais le jeune homme reprend l'avantage. Tenma parvient à la sauver une fois de plus avant de reprendre son voyage. Eva retourne quant à elle chez le docteur Leichwein.
Après le drame de Ruhenheim, Eva, qui a arrêté de boire, travaille en tant que décoratrice d’intérieur en cuisine. Elle s'apprête à retourner à Düsseldorf, maintenant qu'elle a enfin fait la paix avec son passé :
L’homme s’accommode avant tout de ce qui l’arrange.
Wolfgang Grimmer
On ignore les véritables prénom et nom de Wolfgang Grimmer. Lui-même sait simplement qu’il est né en 1954. Le petit garçon rentre au 511 Kinderheim vers l’âge de sept ans, et en ressort à quatorze ans : il y perd ses souvenirs et sa capacité à ressentir des émotions.
Une enfance au 511 Kinderheim
L'amnésie de Grimmer est due aux expériences « éducatives » menées dans l’orphelinat. Son seul souvenir spécifique du pensionnat est celui d’un ami de l’époque, Adolf Reinhart, qui adorait le chocolat chaud et les insectes.
L’enfance de Grimmer est surtout marquée par le dessin animé Magnificent Steiner, l'histoire d'un petit garçon faible qui se transforme en héros – Magnificent Steiner – lorsqu'il est en danger... sans réaliser qu'il est une seule et même personne. Le petit spectateur a toutefois un regret : il n'a jamais pu voir la fin du dessin animé.
Dénué de sentiments?
Une fois sorti du 511 Kinderheim, l'adolescent se lance dans une formation d’espion. Grimmer se fait ensuite passer pour un journaliste alors qu'il travaille en réalité secrètement pour le gouvernement d'Allemagne de l’Est. Il épouse une collègue de bureau amoureuse de lui parce qu'il s'y sent obligé. Mais, à la mort de leur fils, Grimmer culpabilise de ne pas verser la moindre larme ou de ressentir une quelconque tristesse. Une attitude « inhumaine » que sa femme lui reproche avant de le quitter.
Grimmer s’interroge constamment sur les sentiments humains et les émotions, ces éléments naturels pour le commun des mortels, auxquels il semble étranger depuis son enfance au 511 Kinderheim. L'ancien espion explique ainsi à Tenma avoir appris à manifester des émotions adaptées aux circonstances, par imitation.
En 1995, Grimmer parcourt l’Allemagne de l’Est à la recherche de documents sur les orphelinats semblables au 511 Kinderheim. Il sympathise systématiquement avec les enfants croisés pendant son voyage.
L'ancien espion rencontre Tenma dans le train qui le mène vers Prague, où il est vite suspecté par la police tchèque d'avoir assassiné plusieurs membres de l’ex-police secrète locale, le STB. Grimmer se lie aussi d'amitié avec l’inspecteur Yan Suk, lui-même accusé de meurtres à tort, grâce au piège tendu par Johann.
Magnificent Steiner
L’ex-espion aide Suk à échapper à la police. Il élimine notamment plusieurs hommes armés grâce à sa deuxième personnalité : elle se manifeste lorsqu’il est submergé par la colère ou la panique. Dès que Grimmer se trouve en danger, « Magnificent Steiner » lui vient en aide. Grimmer massacre en fait ses adversaires de ses propres mains, mais il ne garde aucun souvenir de ses accès de rage. Une séquelle supplémentaire héritée du 511 Kinderheim...
Grimmer apprend l’existence de Johann par l’intermédiaire de Tenma, qu’il cherche à aider. Après avoir écouté la cassette des « origines du monstre » avec Tenma, Grimmer avoue les meurtres de Suk à la police pour blanchir son ami. Il se condamne ainsi à une existence fugitive.
L’ancien espion retrouve Tenma une dernière fois à Ruhenheim. Grimmer se met en tête de sauver Bonaparta du massacre ambiant pour qu'il avoue au monde entier ses crimes, en tant qu'instigateur indirect des expériences eugénistes pratiquées au 511 Kinderheim. Malheureusement, Grimmer est mortellement blessé par ses assaillants... qu'il parvient quand même à éliminer par lui-même, sans « l’intervention » de Magnificent Steiner.
Grimmer se met à pleurer, non pas pour sa propre mort, mais parce qu’il éprouve enfin les émotions qu’il n’avait jamais éprouvé : il ressent notamment la tristesse absente à la mort de son fils. Il rend son dernier souffle en supposant que Magnificent Steiner redevenait sans doute un « homme comme les autres » dans le dernier épisode.
Dieter
Dieter est un jeune orphelin élevé par Hartmann, ancien pédopsychiatre du 511 Kinderheim, à Berlin. Le petit garçon est souvent battu par son père adoptif, qui l'éduque « à la dure » afin d'en faire un nouveau Johann.
La nature renfermée et pessimiste de Dieter ne fait que s'accroître au fil du temps, jusqu'à sa rencontre avec Tenma : le médecin lui promet que « l’avenir [lui] réserve de belles choses ». Au terme de divers rebondissements, le jeune garçon choisit par lui-même d'abandonner Hartmann pour accompagner Tenma, contre l'avis du fugitif.
Le petit garçon passionné de football vit mal son abandon auprès du docteur Leichwein, à Munich, lorsque Tenma part tuer Johann. Il fait cependant connaissance avec l’entourage du fugitif, dont Nina, qu'il accompagne à Prague. Dieter y découvre la villa des roses mais il parvient surtout à convaincre la jeune femme d'arrêter sa quête destructrice de mémoire, pour profiter du présent. Nina et Dieter retournent chez le docteur Leichwein.
Après le drame de Ruhenheim, Dieter mène enfin une vie normale : il joue au football en club et et passe beaucoup de temps avec Nina, dont il est très proche.
Le docteur Leichwein
Leichwein est un psychiatre de renom installé à Munich. Ce bon vivant se lie souvent d’amitié avec ses patients. Leichwein est notamment très proche de Richard Brown, un ancien alcoolique, qu'il aide dans son enquête sur le milliardaire Schuwald et son mystérieux secrétaire, Johann. Leichwein et Richard découvrent que le jeune homme blond a multiplié les meurtres pour isoler Schuwald.
Leichwein est très affecté par la mort de Richard. Il soupçonne Johann de l'avoir assassiné. En renouant contact avec Rudy Gillen, l’un de ses anciens élèves d’université, le psychiatre apprend toute la vérité sur l’affaire Tenma : il décide de l’aider à prouver son innocence.
Leichwein échappe in extremis à Robert grâce à Tenma, qu'il rencontre pour la première fois. Le psychiatre réalise assez vite que le fugitif ne cherche pas à prouver son innocence mais plutôt à tuer Johann. Tenma abdonne d'ailleurs Dieter auprès de Leichwein pour concrétiser son objectif.
Leichwein rencontre ensuite Nina Fortner, puis Eva Heineman, qu’il convainc de témoigner en faveur de Tenma après son arrestation. Le psychiatre quitte Munich le temps d'un voyage à Prague, afin de retrouver la mère des jumeaux sur les indications laissées par Schuwald. Mais il revient bredouille.
Rudy Gillen
Au milieu des années 1990, ce spécialiste en psychologie criminelle collabore fréquemment avec la police.
Rudy Gillen, ancien élève du professeur Leichwein, est issu de la même promotion que Tenma auquel il reproche de lui avoir volé la vedette sur les bancs de l'université. Bien des années plus tard, la défiance de Gillen persiste puisqu'il est convaincu que Tenma le méprisait, pour l'avoir surpris en train de tricher lors de leur examen final.
Lorsque Tenma lui rend visite en 1995 pour savoir si Johann est schizophrène, Gillen lui prête son aide… et s'empresse de prévenir la police après le départ de son ancien camarade. Le psychologue est en effet convaincu que « Johann » désigne la deuxième personnalité de Tenma.
Gillen découvre cependant, en enquêtant sur l'un de ses patients, l'existence réelle de Johann. Il profite de sa seconde rencontre avec Tenma, dans une fête foraine, pour l'avertir qu'ils sont encerclés par la police, conformément à l'accord qu'il avait conclu avec elle. Gillen aide le Japonais à s'enfuir. Il apprend au passage que son camarade avait lui aussi triché à l’examen final.
Le psychologue poursuit son enquête sur Johann, d’abord seul, puis avec l’aide du docteur Leichwein : les deux hommes cherchent à prouver l’innocence de Tenma. Gillen aide également Nina à retrouver partiellement la mémoire sous hypnose. Le psychologue se enfin à Ruhenheim avec la jeune femme pour porter secours à Tenma.
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- Johann Liebert
- Robert
- Franz Bonaparta
- Peter Çapek
- Helmut Wolf
- Baby
- Christof Sievernich
- Müller et Masner
- Gedriesh
Johann Liebert
Johann et sa sœur jumelle, Nina, sont nés à Prague en 1975 de parents cobayes d'une expérience eugéniste. Franz Bonaparta, à l'origine de ce projet, espère en effet donner naissance à un enfant « parfait » grâce à l'union d'un homme et d'une femme « exceptionnels ». Et ainsi permettre à la Tchécoslovaquie, en pleine guerre froide, de prendre l'ascendant sur l'Ouest.
Le père des futurs jumeaux est capturé lorsque le couple tente de s'échapper : sa femme Anna, enceinte, est placée en captivité jusqu'à son accouchement. Bonaparta lui interdit de donner des prénoms à ses jumeaux.
Un traumatisme qui n'est pas le sien
Le petit garçon sans identité grandit à Prague, dans l’appartement des trois grenouilles, de 1975 à 1981. Il est vêtu comme sa sœur jumelle le jour où Franz Bonaparta et Peter Çapek viennent enlever Anna et l’un de ses enfants pour les emmener à la villa des roses. Le petit garçon attend le retour de sa sœur pendant des jours aux trois grenouilles. Il passe vraisemblablement le temps à lire le conte illustré Un monstre sans nom. À son retour, il déclare :
Je t’attendais.
Sa soeur lui raconte tout ce qu’elle a vécu pendant sa captivité : le petit garçon, influencé par sa lecture répétée d'Un monstre sans nom, s'imagine avoir vécu les événements à sa place. Il se persuade ainsi d'avoir assisté à l’empoisonnement des quarante-six personnes présentes dans la villa des roses. Un traumatisme à l'origine de sa nature « monstrueuse »...
Une fois revenue de la villa des roses, Anna annonce à ses enfants qu'ils devront désormais vivre seuls. Les jumeaux quittent Prague ensemble : ils sont hébergés ou accueillis par différents couples bienveillants au cours de leur voyage. La jumelle l'ignore, mais son frère assassine systématiquement leurs hôtes avant de reprendre leur route. Il la rassure d'ailleurs fréquemment en évoquant son fameux « plan ».
Vers 1985, les jumeaux sont retrouvés mourants à la frontière tchécoslovaque : le général Wolf les recueille. C’est lui qui prénomme le jeune garçon « Johann » en référence au héros d’Un monstre sans nom, le conte trouvé dans les affaires du jumeau.
Du 511 Kinderheim à l'Eisler Memorial Hospital
Johann est ensuite envoyé au 511 Kinderheim, avec sa sœur, mais elle est vite transférée dans un autre orphelinat. Le petit garçon perd progressivement la mémoire à cause des expériences pratiquées sur les pensionnaires. Lors d’un interrogatoire enregistré sur cassette, il avoue que sa plus grande peur est d’oublier sa soeur.
Johann provoque la ruine du 511 Kinderheim en poussant les éducateurs et les pensionnaires à s'entretuer. Il fait partie des trois uniques rescapés de ce massacre, avec Hartmann et Christof Sievernich. Le petit garçon est ensuite adopté par le conseiller à la chambre de commerce de l’Allemagne de l’Est, M. Liebert, qu’il force à recueillir Anna. Les jumeaux sont de nouveau réunis.
En 1986, la famille se réfugie à Düsseldorf, en Allemagne de l’Ouest. Johann, qui semblait avoir retrouvé une certaine stabilité, bascule à nouveau dans la violence après le passage éclair de Franz Bonaparta : le petit garçon s'imagine traqué par « le monstre » de la villa des roses. Il assassine les Liebert mais, cette fois, Anna est témoin de son crime. Johann lui tend son arme en lui ordonnant de viser sa tête : sa sœur s'exécute. Johann est cependant sauvé par le docteur Tenma, qui l'opère en urgence à l'Eisler Memorial Hospital.
Pendant sa convalescence, Johann prend au mot les paroles de Tenma, lorsqu'il déclare que le directeur de l’hôpital et certains de ses collègues « ne méritent pas de vivre » : le petit garçon assassine les trois hommes grâce à des bonbons empoisonnés. Il prend ensuite la fuite en emmenant sa sœur, traumatisée depuis l'assassinat des Liebert.
Blanchiment d'argent et meurtres en série
Les jumeaux sont recueillis par le couple Fortner à Heidelberg, mais Johann fugue assez rapidement. Il commence ainsi son vagabondage à travers l’Allemagne, passant d’une famille d’accueil à une autre. À seulement quinze ans, Johann monte une organisation de blanchiment d’argent... avant de commencer à assassiner méthodiquement toutes ses anciennes familles d’accueil.
En 1995, il exécute Yunkers sous les yeux de Tenma, et lui révèle au passage avoir assassiné Heineman neuf ans plus tôt.
Après ces retrouvailles avec son père de substitution, Johann disparaît subitement, laissant son organisation de blanchiment d’argent en plein désarroi. Il observe la violente implosion du groupe comme un enfant observerait la destruction « d’une colonne de fourmis ».
Le grand charisme de Johann, qu'il doit notamment à son visage « d’ange », lui permet de plier les tueurs à sa volonté : il parvient ainsi de nombreuses fois à convaincre de parfaits inconnus d'assassiner la personne de son choix. Ce pouvoir de persuasion lui permet de ne jamais être impliqué dans les innombrables affaires de meurtres dont il est pourtant l’instigateur.
Sa capacité à cerner les points faibles de ses interlocuteurs, couplée à ses recherches détaillées sur leur passé, lui permet également de les manipuler. Johann pousse ainsi de nombreuses personnes au suicide : Milosh – sauvé in extremis -, Richard.... Le jeune homme cherche toujours à faire souffrir sa victime le plus possible avant de lui ôter la vie. Le tueur s'appuie également sur ses talents linguistiques : il parle parfaitement l’allemand, l’anglais et le français.
Changement de plan
Le jour de son vingtième anniversaire, Johann part chercher sa soeur à Heidelberg. Il fait assassiner le couple Fortner par des complices mais Nina lui échappe grâce à l’aide de Tenma.
Johann se rend ensuite à Francfort où Baby aspire à en faire un nouvel Hitler. Le jeune homme au visage d’ange laisse des messages à Tenma sur les lieux de ses crimes pour lui faire croire qu’il souffre de schizophrénie… alors qu'il n’en est rien : il s’amuse simplement avec le médecin japonais.
Johann retourne à Munich, où il se rapproche petit à petit du milliardaire Schuwald, jusqu’à devenir son secrétaire particulier. La (re)découverte fortuite du conte illustré Un monstre sans nom traumatise Johann : il s'évanouit après s'être remémoré les vieux souvenirs perdus au 511 Kinderheim.
Cette découverte inattendue l'amène à changer de plan. Il décide de semer le chaos dans l’économie allemande en assassinant Schuwald lors d’une cérémonie de donation à la bibliothèque Friedrich Emmanuel. Tenma tente de l'assassiner à cette occasion, mais Nina l'en empêche.
Sur la piste de Franz Bonaparta
Johann se rend ensuite à Prague, en République Tchèque. Il se fait passer pour sa sœur afin de séduire Yan Suk, un jeune inspecteur de police particulièrement naïf. Johann récupère ainsi les cassettes du 511 Kinderheim sur ses origines. Cette trouvaille lui permet de comprendre où il « doit aller ». Il retrouve la villa des roses peu de temps après.
Johann prétend partager les plans de Peter Çapek, qu'il retrouve à Francfort, mais il se sert en réalité de lui pour retrouver Franz Bonaparta. Le jeune homme au visage d'ange a décidé d'assassiner le véritable « monstre ».
Johann parvient à le localiser, dans le village de Ruhenheim. Il y organise un massacre - similaire à celui du 511 Kinderheim - afin d’effacer tous ses « souvenirs », avant de se suicider. Johann réserve à Tenma le privilège de la « vision d’apocalypse » qu’il avait lui-même vue enfant.
Johann est atteint d’une balle dans la tête par le père du jeune Wim, qu’il menaçait pour forcer Tenma à l'abattre. Le jeune homme est cependant sauvé par Tenma, qui l’opère une seconde fois avec succès.
Plusieurs mois après le drame, Johann reste plongé dans le coma. Après le départ de Tenma, venu lui rendre visite, Johann disparaît de son lit d'hôpital. Hallucination ou réalité? La fin du manga est ouverte : on ne sait pas ce que devient le « monstre »…
Robert
Ce tueur en série, entièrement dévoué à Johann, grandit au 511 Kinderheim dans les années 1970, en même temps que Grimmer. Les deux garçons se lient d'amitié, les seuls souvenirs de Grimmer tournant justement autour de son camarade, Adolf Reinhart, un amateur de chocolat passionné par les insectes.
Adolf est en fait placé au 511 Kinderheim après le décès de ses parents par son oncle, le colonel Ranke, un membre haut placé de la police secrète tchécoslovaque (STB). À l'époque, l'orphelinat est en effet censé former le « futur de la nation ».
Robert mène une vie d'adulte normale jusqu’à sa rencontre avec Johann : le jeune homme lui offre une tasse de chocolat chaud. Il éveille ainsi en lui le souvenir du breuvage qui lui était servi une fois par semaine au 511 Kinderheim. Dès lors, Robert se met à obéir aveuglément à Johann.
Le bras armé de Johann
Le jeune homme au visage angélique le charge notamment de récupérer divers documents compromettants et de tuer de nombreuses personnes : Eva, Masner, Leichwein… Robert passe tout près d'assassiner Tenma pendant l'incendie Friedrich Emmanuel, au moment où le Japonais s’apprête à abattre Johann. Mais le médecin fugitif se montre plus rapide : Robert, blessé à l'épaule, chute au cœur de l'incendie. Le tueur parvient à survivre.
Robert réapparaît quelques mois plus tard : il se fait passer pour l'avocat remplaçant de Tenma pendant son incarcération et l'informe qu'il va assassiner Eva.
Le tueur rencontre un certain succès auprès des femmes : il séduit notamment Eva, et, bien après, une jeune villageoise de Ruhenheim. Robert facilite le massacre de Ruhenheim en distribuant des armes dans le village, quand il n'abat pas lui-même certains habitants.
Au terme d'un sanglant affrontement avec Runge, Robert parvient à retrouver Johann dans la rue : il abat Franz Bonaparta, qui s'apprêtait à tuer son maître à penser.
Robert supplie ensuite Johann de lui laisser observer sa vision d’apocalypse. Alors qu'il rend son dernier souffle, le jeune homme lui répond qu’il n’a pas le droit de la voir.
Franz Bonaparta
Ce Tchèque d’origine allemande est le véritable « monstre », puisqu'il est à l’origine du projet eugéniste imposé aux parents des jumeaux en pleine guerre froide.
Intimement lié à la villa des roses
Franz Bonaparta (Klaus Poppe, de son vrai nom) occupe un poste à responsabilité au sein de la police secrète tchécoslovaque (STB), en tant que scientifique. Il est aussi l’auteur de plusieurs livres d’images pour enfants, tous parus sous des noms d’auteur différents : Klaus Poppe Emil Sebe... Bonaparta récite ses propres histoires aux enfants qui assistent à ses classes de lecture, dans la villa des roses. Il en exclut cependant son propre fils, Lipsky, car il n’était pas un « élève brillant ».
Le scientifique est fasciné par Anna, la mère des jumeaux : il l’observe pendant sa grossesse, en 1975, persuadé qu'elle porte les enfants qui feront « l’avenir de la Tchécoslovaquie ». Il dessine à cette occasion des croquis de la femme enceinte avant de lui interdire de leur donner des prénoms au motif qu'ils n’en ont pas besoin.
Bonaparta tombe en fait amoureux de la mère des jumeaux : il lui écrit la « lettre d’amour du monstre ». Il continue d'observer la famille au fil des années, comme en attestent ses croquis des jumeaux enfants.
En 1981, le scientifique emmène de force Anna et sa fille à la villa des roses. Bonaparta observe les scientifiques et militaires les plus renommés de Tchécoslovaquie porter un toast à l’avenir de la nation avec le vin qu'il a empoisonné… Bonaparta se débarrasse ainsi de toutes les personnes impliquées dans son expérience eugéniste. Il conseille à Nina d’oublier ce qu’elle vient de voir et lui affirme que « les hommes peuvent tout devenir ». Ces paroles permettront à la petite fille de ne pas devenir un monstre, contrairement à son frère, qui s'imagine avoir vécu les événements, lorsque sa jumelle les lui raconte. Bonaparta disparaît après son empoisonnement de masse.
Fuite en avant
Il réapparaît en 1986, après avoir vu les jumeaux Liebert à la télévision. Une nuit, M. Liebert l'autorise à observer les jumeaux quelques instants. Mais ceux-ci suffisent à « réveiller » le monstre qui semblait s'être effacé en Johann : le petit garçon s'imagine que Bonaparta le poursuit encore.
L'ancien scientifique est bien conscient que sa visite éclair a entraîné le meurtre des Liebert. Il préfère cependant fuir cette réalité en se réfugiant à Ruhenheim, son village d’origine. Bonaparta y attend son « jugement »... qui lui est délivré par Johann à la fin des années 1990.
Le « monstre » décide en effet de perpétrer un massacre à Ruhenheim pour « effacer ses souvenirs » et pour tuer Bonaparta. Le vieil homme est prêt à se rendre pour mettre fin au massacre mais Grimmer l’en empêche : il veut le voir survivre afin qu'il avoue ses crimes au monde entier.
Bonaparta finit par exprimer son profond regret à la mort de Grimmer. Il a d'ailleurs cherché une sorte de rédemption pendant sa retraite à Ruhenheim, en élevant indirectement Wim, un jeune villageois maltraité par son père alcoolique.
Alors qu'il parcourt les rues du village avec Tenma, Bonaparta tombe nez à nez avec Johann. L'ancien scientifique s'exclame :
Finissons-en!
Mais il est abattu par Robert avant de pouvoir tirer sur Johann.
Peter Çapek
Peter Çapek grandit en Tchécoslovaquie, à proximité de la frontière avec l'Autriche. Ce fils de fonctionnaires se lie d’amitié avec Milan, un jeune garçon du même âge : les deux enfants rêvent de franchir la frontière, à l’instar des avions de papier qu’ils envoient par leurs fenêtres.
En 1969, Çapek retrouve son ami Milan à Prague. Il lui parle longuement de Franz Bonaparta, dont il admire les expériences eugénistes. C'est le début de sa relation avec le scientifique tchèque, qu'il aidera à enlever Anna et sa fille aux trois grenouilles en 1981.
Cinq ans plus tard, Milan incite Çapek à s'installer à Francfort. Çapek suit son conseil et donne des cours d’allemand aux enfants des immigrés du quartier. Mais ses leçons tournent mal : plusieurs élèves se bagarrent jusqu’à la mort, jusqu'au jour où leur « leader », le fils de Milan, se suicide après avoir voulu retrouver les « classes de lecture ». Çapek disparait juste après ce drame.
Il fait son retour, au début des années 1990, parmi les dirigeants d’un groupe d’extrême droite de Francfort, aux côté de Baby.
Çapek est l’instigateur des meurtres des cinq membres du groupe d’auto-défense du quartier turc. Il essaye de faire rencontrer Johann à Christof Sievernich, afin qu'il devienne son « disciple ». Çapek recourt ainsi à Eva pour identifier Johann, avant d'ordonner à Martin, une fois qu'elle a accompli sa mission, de l'assassiner.
L'inquiétude gagne Çapek après l’assassinat de Baby : il comprend que ses plans ne sont pas les mêmes que ceux de Johann... et que le jeune homme n'obéit à personne. La paranoïa de Çapek l'amène à abattre son propre garde du corps.
Johann attend Çapek dans la maison isolée où il espérait trouver refuge. Il se contente de lui demander des renseignements sur Bonaparta avant de quitter les lieux. Mais il le prévient que sa soeur le tuera à sa place.
Nina arrive en effet peu après. Elle épargne toutefois Çapek, après avoir failli commettre l'irréparable. L'ancien bras droit de Bonaparta la conduit à Johann, conformément aux consignes du jeune homme.
Après avoir révélé à son troisième visiteur, Tenma, que Johann compte probablement assassiner Bonaparta, Çapek est lui-même abattu par l'un de ses gardes du corps pour avoir tué son collègue.
Helmut Wolf
Ce fils de militaires fait carrière dans l’armée, jusqu’à devenir général. Vers 1985, Helmut Wolf recueille les jumeaux, mourants, à la frontière tchécoslovaque. C'est Wolf qui prénomme le petit garçon Johann en référence au héros du conte illustré Un monstre sans nom, découvert dans ses affaires.
Wolf, qui fait partie des membres fondateurs d'une organisation d'extrême droite basée à Francfort, envoie ensuite les jumeaux au 511 Kinderheim : il espère que les enfants y recevront « l’éducation » adéquate.
En 1995, le général, considérablement vieilli et affaibli, demande à Tenma de tuer Johann. Son organisation souhaite faire de Johann un nouvel Hitler, mais le militaire a pris conscience que ce projet était voué à l'échec : il vit lui-même dans la terreur depuis que Johann a éliminé tout son entourage, afin de l’isoler.
À la fin des années 1990, Wolf, qui vit ses derniers instants dans un hôpital de Prague, reçoit une invitation de Johann à la villa des roses. Le vieil homme avertit Tenma que son ancienne organisation détient Eva.
Dans son dernier souffle, Wolf demande à Tenma de prononcer son nom : le Japonais s’exécute.
Baby
Cet homme de petite taille, leader d'un groupe d'extrême droite de Francfort, doit son pseudonyme à la chanson « Be my baby » des Ronettes.
En 1995, Baby espère rencontrer Johann pour faire de lui un « nouvel Hitler ». Il utilise Nina comme appât et n'hésite pas à torturer Tenma, après l'avoir capturé.
Le petit homme prévoit d’incendier le quartier turc de Francfort pour fêter l’arrivée de Johann. Ses plans échouent cependant grâce aux efforts concertés de Tenma, Nina, Otto, Dieter, et des habitants du quartier turc.
Baby s’associe par la suite avec Peter Çapek, toujours dans l'espoir de placer Johann à la tête de leur organisation. Il est cependant assassiné dans sa baignoire par une strip-teaseuse à la solde de Johann.
Christof Sievernich (le « disciple du diable »)
Christof Sievernich est l’un des trois uniques survivants - avec Johann et Hartmann - du massacre du 511 Kinderheim. À ce titre, il connaît bien Johann, qui est aussi son maître à penser.
Après la disparition de l'orphelinat, le survivant est adopté par M. Sievernich, un riche industriel, qui est aussi l'une des quatre têtes de l’organisation d’extrême droite basée à Francfort. Christof fait semblant de rencontrer Johann pour la première fois grâce à Eva, afin de berner Peter Çapek.
Le « disciple du diable » suit en effet à la lettre les ordres de Johann, et il n'a qu'une hâte : la concrétisation de son fameux « plan ». Sievernich imite les méthodes de manipulation de Johann, consistant à pousser une victime au suicide en lui exposant tous ses secrets : il y recourt notamment avec Martin.
Au fil des années, Christof commet toutefois quelques erreurs d’importance : une grossesse malvenue et un potentiel scandale financier. Johann fait donc éliminer les personnes impliquées dans ces affaires afin de préserver la réputation du jeune homme.
Sievernich frôle la mort de près pendant les visites successives d'Eva Heineman et de Tenma. Christof survit toutefois à ce double assaut, mais s’inquiéter de son futur de politicien maintenant défigure. On ignore finalement quel était le plan de Johann à son égard.
Müller et Masner
Ces deux policiers corrompus se livrent à un trafic de drogue plutôt lucratif. Johann leur vient en aide alors que leur activité est sur le point d'être découverte : il leur offre une grosse somme d’argent en échange d’un service. Les deux hommes acceptent d'éliminer les parents adoptifs de Nina. Müller se charge de cette besogne dans la demeure des Fortner, assassinant au passage Maurer, dont la présence n'était pas prévue.
Une fois sa mission accomplie, Müller démissionne : il tombe amoureux d'une mère de famille célibataire. Le couple s'installe à Nice, dans le sud de la France. Müller se lie d'amitié avec son garde du corps, Robert, sans se douter qu'il travaille pour Johann. Régulièrement hanté par le souvenir des Fortner, Müller recrute un détective pour enquêter sur Tenma et Nina : il veut identifier l’homme qui lui avait confié cette mission.
De son côté, Masner, devenu junkie à Francfort, oriente Nina puis Tenma sur la piste de Baby avant de mourir assassiné, probablement dans une affaire de drogue.
Müller retrouve quant à lui le cadavre du détective dans son salon : Nina, témoin de la scène, accuse Robert de ce meurtre. Elle se retient ensuite de l'abattre, malgré son désir de vengeance.
Müller remet le porte-documents du détective à Robert, conformément à ses ordres : le tueur l’épargne mais l'informe que Nina Fortner sera en revanche abattue.
L'ancien policier part sauver la jeune femme mais perd la vie à cette occasion.
Gedriesh
Gedriesh est l’un des quatre chefs de l’organisation d’extrême droite installée à Francfort.
En 1995, il accueille Nina lorsqu’elle recherche Johann, dans l'espoir qu'elle serve d'appât à son frère, qu'il considère comme un nouvel Hitler.
Gedriesh est cependant assassiné par Johann, qui réserve le même sort à tous ses hommes de main.
- Anna, la mère des jumeaux
- Yan Suk
- Fritz Verdeman
- Karl Neuman et Lotte Franck
- Richard Brown
- Hans Georg Schuwald
- Martin
- Lipsky
- Maurer
Anna, la mère des jumeaux
D‘après la lettre du « monstre à la belle », la mère des jumeaux s’appelle Anna. Fille unique d’un instituteur de Moravia, cette belle jeune femme tchèque suit de brillantes études d’ingénierie génétique avant de tomber amoureuse d’un jeune militaire promis à un grand avenir.
Grossesse sous captivité
Dès le début de sa grossesse, le militaire lui révèle que leur liaison fait partie d'une expérience eugéniste visant à enfanter « l’avenir de la nation » tchèque. Mais son amour l'incite à fuir avec Anna, sans se douter que ce comportement était prévu par Franz Bonaparta, à l'origine du projet. Le couple est capturé et le jeune homme probablement assassiné.
Anna est gardée en captivité pendant sa grossesse. Elle promet à Franz Bonaparta, qui profite de ses visites régulières pour la dessiner, que ses enfants la vengeront une fois adultes.
Anna parvient à s’enfuir sur quelques mètres par les conduits d’aération, juste avant de perdre les eaux. Mais elle est rattrapée par ses ravisseurs. Bonaparta lui interdit de donner des prénoms à ses jumaux au motif qu’ils n’en ont pas besoin.
La vie aux trois grenouilles
De 1975 à 1981, Anna élève ses enfants dans l’appartement des trois grenouilles, à Prague. Elle vit sous un faux nom et sort rarement, de peur d’être retrouvée par Bonaparta et ses complices. Son amitié avec Helenka Novakova, alias Margotte Langer, lui vaut de recevoir la visite de Schuwald en 1980 : le vieil homme essaye de retrouver son ancienne compagne.
En 1981, Bonaparta et Çapek surgissent aux trois grenouilles pour emmener de force Anna et sa fille à la villa des roses. Après plusieurs jours de captivité dans des pièces séparées, Anna et sa fille sont enfin relâchées. Lors de son retour aux trois grenouilles, Anna prévient ses jumeaux qu’ils devront désormais vivre seuls.
Anna disparaît... jusqu'en 1998, lorsque Tenma la retrouve dans une maison de retraite du sud de la France, lorsque Tenma lui rend visite. La vieille dame se réjouit d'apprendre que ses jumeaux vont bien. Elle refuse en revanche de pardonner le véritable « monstre », Franz Bonaparta.
Anna profite de la dernière visite de Tenma pour lui révéler les prénoms qu’elle voulait donner à ses enfants, de peur de les oublier.
Yan Suk
Au milieu des années 1990, Yan Suk rêalise son rêve d'enfant en devenant policier. Le jeune inspecteur d'un commissariat de Prague commet cependant l'erreur de se confier à une belle jeune femme blonde rencontrée dans un bar. Sans réaliser qu’il révèle de très précieuses informations à Johann, déguisé en Nina…
Suk sympathise avec Grimmer au cours d'une enquête et parvient à récupérer la cassette des « origines » de Johann. Une trouvaille qui l'amène à être accusé des meurtres de ses collègues, à cause du piège tendu par Johann. Suk est ensuite gravement blessé lors d’une embuscade, mais Tenma lui prodigue les premiers soins.
Le jeune inspecteur est finalement lavé de tout soupçon grâce à Grimmer, qui confesse les meurtres en question à la police.
Au terme de sa convalescence, Yan Suk interroge quelques anciens élèves des classes de lecture de Bonaparta. Il finit par réaliser – grâce à Runge – qu’il a été piégé par celle qu'il voulait le moins soupçonner : Anna Liebert, alias Johann.
La mère de Suk, qui perd la mémoire, joue un rôle décisif à son insu : Yan lui remet en effet la cassette des « origines » de Johann pour s’assurer que personne ne la retrouve. Ce qui n'empêche pas le tueur de l’écouter malgré tout puis de ré-enregistrer sa voix par dessus afin d'effacer des informations compromettantes.
Fritz Verdeman
Le cabinet de maître Verdeman fait partie des meilleurs de Düsseldorf. L'avocat est obsédé par le souvenir de son père, Stefan Verdeman, un ancien journaliste condamné à vingt ans de prison pendant la guerre froide pour avoir travaillé en tant qu'espion au service de l'Allemagne de l'Est. Une accusation qu'il a pourtant niée jusqu'au bout.
Fritz, brimé aux cris de « fils d'espion » pendant son enfance, parvient à innocenter son père à titre posthume dans les années 1970. L'avocat se garde cependant bien d'avouer qu'il a eu la preuve, grâce à un carnet découvert pendant ses recherches, que son père était bel et bien un espion... Ce mensonge explique l'obsession de Fritz Verdeman, qui souhaite rétablir une justice « équitable » en Allemagne.
Verdeman accepte de défendre Tenma après son arrestation car il est convaincu de son innocence. Il collabore sans le savoir avec Robert, qui se fait passer pour un confrère juriste. Le tueur cherche en réalité à dérober le carnet d’espion de Stefan Verdeman, qui contient des informations sur Bonaparta. Et pour cause : l'espion connaissait bien le scientifique en tant que membre de la police secrète tchécoslovaque...
La naissance de son premier enfant permet à Fritz Verdeman de se réconcilier avec les institutions de son pays. Il est également soulagé lorsqu'il apprend, grâce un ancien élève des classes de lecture, que son père n'était pas complice des expériences de Bonaparta.
Fritz Verdeman innocente Grimmer à titre posthume.
Karl Neuman et Lotte Franck
Karl Neuman et Lotte Franck étudient tous les deux à l’université Friedrich Emmanuel de Munich : le premier en management, la seconde en sciences humaines. Mais ils ont surtout pour point commun de travailler chez le milliardaire Hans Georg Schuwald.
Karl, qui est passé d'une famille d'accueil à l'autre pendant toute sa vie, est le fils biologique de Schuwald. Une information que lui avait révélé sa mère, Margotte Langer, ancienne prostituée, avant d'être assassinée. L'étudiant ignore en revanche les sentiments de Lotte à son égard.
Le duo enquête pendant un moment sur les étranges activités nocturnes de Schuwald avant de sympathiser avec Johann, qui prétend être étudiant. Le jeune homme amène Schuwald et Karl à se retrouver pour mieux gagner la confiance du vieil homme.
Karl découvre enfin les joies de la vie de famille auprès de son père, au grand désespoir de Lotte, qui se sent abandonnée.
Richard Brown
Ce policier munichois démissionne après une grave bavure : le meurtre, sous l'emprise de l'alcool, d'un violeur récidiviste. Devenu détective, Richard Brown essaye de renouer des liens avec sa femme et sa fille. Sans succès.
Richard parvient cependant à vaincre son addiction à l’alcool progressivement grâce à ses séances auprès du docteur Leichwein, qu’il considère plus comme un ami que médecin.
Chargé par Schuwald d’enquêter sur la mort d’Edmund Fahlen, un jeune homme qui prétendait être son fils, Richard découvre l’existence de Johann. Il se demande ce qu’il compte faire à Schuwald, dont il est devenu le bras droit.
La veille de ses retrouvailles avec sa fille, qui a enfin accepté de lui reparler, Richard reçoit la visite de Johann et accepte de le suivre. Le jeune homme achète une bouteille de whisky avant de confronter Richard à son plus grand mensonge : il a exécuté le violeur récidiviste de sang-froid, alors qu'il était parfaitement sobre... Ce n'est qu’après cet assassinat qu’il s’est saoulé pour prétendre à une bavue.
Le cadavre de Richard est retrouvé le lendemain matin : la police conclut à un banal accident, après une chute en état d'ivresse. Le docteur Leichwein culpabilise de ne pas avoir aidé « suffisamment » son ami. Mais il réalise rapidement que Richard a été assassiné : son patient détestait en effet le whisky qu'il aurait prétendument bu le soir de sa disparition.
Hans Georg Schuwald
Ce magnat de la finance, dont la fortune se compte en milliards, est plus connu sous le surnom d' « empereur de Bavière ».
Bien qu’il se soit retiré du milieu des affaires depuis quelques années, en raison notamment de sa cécité, Schuwald exerce encore une influence considérable sur l’économie allemande. Le milliardaire reclus dans une luxueuse finit par retrouver son fils biologique, Karl, grâce à l'aide de Johann.
Karl est né de la relation secrète entre Schuwald et Margotte Langer, une call-girl d’origine tchèque. Helenka Novakova, de son vrai nom, était une amie proche de la mère des jumeaux : c’est ce qui explique que Schuwald l’ait rencontrée aux trois grenouilles, en 1980, alors qu'il recherchait Margotte.
De nombreux proches de Schuwald (un rival, son chauffeur, sa femme de ménage…) meurent au fil des années. Le milliardaire l'ignore mais Johann parvient ainsi à l'isoler pour mieux s’en rapprocher en temps voulu. Le jeune homme devient son secrétaire particulier. Mais un changement de plan inattendu l'amène à se désintéresser du milliardaire. Ce qui ne l'empêche pas de planifier son assassinat dans l’incendie de la bibliothèque Friedrich Emmanuel, afin d'observer les conséquences néfastes de sa disparition sur l'économie allemande...
En convalescence après ce drame, dont il est sauvé par Tenma, Schuwald aiguille le fugitif sur la piste des trois grenouilles. Le milliardaire pense en effet – à tort- que la mère des jumeaux habite toujours à cette adresse.
Martin
Martin déteste les femmes et l'alcool. La mission dont l'investit Peter Çapek ne pouvait pas tomber plus mal : l'homme de main est en effet chargé de protéger Eva Heineman...
Martin finit cependant par s'attacher à la jeune femme, bien qu'elle se montre odieuse avec lui. Son tête-à-tête avec Christof Sievernich, le « disciple » de Johann, l'oppose à ses vieux démons. Le petit Martin est en effet indirectement responsable de la mort de sa mère alcoolique : il la ramenait tous les soirs chez eux... jusqu'à un soir d'hiver où il l'abandonne à sa demande sur le trottoir. Sa mère meurt de froid.
À l'âge adulte, Martin passe huit ans en prison pour un double meurtre (celui de sa copine – qui s'est en réalité suicidée – et de son amant) mais sa conduite exemplaire lui permet de bénéficier d'une remise de peine.
Au cours de sa mission de protection, Martin tabasse Tenma, qui a eu le malheur de vouloir retrouver son ex-fiancée. Çapek ordonne à Martin d’éliminer Eva une fois qu'elle a rempli son rôle. Il ignore ses ordres et tente au contraire la sauver.
Eva lui promet qu’elle l’attendra à la gare de Francfort. Martin parvient à éliminer plusieurs assaillants lors d’une embuscade, mais il est gravement blessé. Il profite de ses derniers instants pour révéler des informations essentielles à Tenma. Eva est très affectée par sa mort.
Lipsky
Le fils de Franz Bonaparta est un trentenaire marginal qui vivote dans les cuisines d'un restaurant à Prague, où il donne également des spectacles de marionnettes sur les ponts.
Lipsky a été exclu des classes de lecture de son père parce qu'il n'était pas assez « brillant ». Malgré ses mauvais souvenirs d'enfance, il se rend régulièrement à la villa des roses : c'est là qu'il recueille Dieter et Nina, juste après son choc émotionnel.
Le marionnettiste héberge le duo pendant quelques mois, pendant la convalescence de la jeune femme, dont il tombe amoureux.
Lipsky lui dédie son dernier spectacle de marionnettes sans pour autant oser lui déclarer sa flamme. Il aiguille par la suite Runge et Tenma sur la piste de Bonaparta, dans le village de Ruhenheim.
Maurer
Ce journaliste râleur et grande gueule se dévoue intégralement à son journal, le Post d'Heidelberg. À tel point qu’il lui arrive fréquemment de ne pas se laver pendant plusieurs jours, au grand désespoir de ses collègues… et de sa femme, qui l’a quitté par manque d'affection.
Tenma rencontre Maurer en 1995 alors qu'il tente d'empêcher le drame qui se profile pour le vingtième anniversaire de Nina Fortner. D’abord incrédule, Maurer finit par croire à l’existence de Johann et par aider Tenma.
L'amitié naissante entre les deux hommes suffit à convaincre Maurer d'arrêter de fumer et même d'aller retrouver sa femme à l’issue de cette affaire. Mais le journaliste est malheureusement assassiné par Müller, en même temps que le couple Fortner. Tenma, en larmes, fait son possible pour le sauver mais il arrive trop tard.
Lieux et objets clé
L'intrigue de Monster s'appuie, plus que tout autre thriller d'Urasawa, sur une multitude d'objets et de lieux essentiels.
- Un monstre sans nom
- La cassette des origines du monstre
- Les croquis de Franz Bonaparta
- La lettre d'amour du monstre
- Le Eisler Memorial Hospital
- Le 511 Kinderheim
- L'appartement des trois grenouilles
- La villa des roses
Le conte illustré Un monstre sans nom
Ce conte illustré est publié en 1977. Franz Bonaparta le signe sous le pseudonyme d’Emil Sebe.
Pendant les trois jours de captivité de la jumelle à la villa des roses, son frère tue le temps en lisant et relisant Un monstre sans nom. Cette histoire l'amène à s'approprier le traumatisme vécu par sa sœur à son retour.
Dans les années 1995, la (re)découverte de ce livre permet Johann de se remémorer une partie de ses origines. Il modifie alors ses plans.
La cassette des origines du monstre
Cette cassette contenant un entretien avec Johann réalisé au 511 Kinderheim fait l’objet d’une grande convoitise. Grimmer et Suk parviennent à la récupérer au péril de leur vie : ils devancent ainsi d'anciens membres de la police secrète tchécoslovaque.
Johann parvient pour sa part à écouter l'enregistrement, que les deux hommes avaient pourtant caché auprès de la mère de Suk. Le jeune homme réenregistre la fin de la cassette afin de faire disparaître certaines informations le concernant. Il en profite également pour adresser un message à Tenma.
Les croquis de Franz Bonaparta
Ces croquis témoignent de l’obsession de Franz Bonaparta pour les jumeaux. Ils trahissent aussi l’amour du scientifique pour leur mère, survenu pendant l'observation de son « cobaye ».
Les croquis retrouvés par Runge à Prague lui permettent de remonter la piste du vieil homme jusqu’à Ruhenheim.
La lettre d'amour du monstre
Cette lettre de Franz Bonaparta adressée à la mère des jumeaux explique le drame de la villa des roses : Bonaparta décide en effet d’éliminer toutes les personnes impliquées dans son expérience eugéniste après être tombé amoureux de son « cobaye ». Ce texte permet également de découvrir le prénom de la mère des jumeaux : Anna.
Runge retrouve la lettre d’amour du monstre dans la villa des roses, derrière le gigantesque portrait d’Anna, qui domine la grande pièce condamnée. Cette déclaration d'amour n'a jamais été envoyée à sa destinataire.
Le Eisler Memorial Hospital
Tenma fait ses débuts au Eisler Memorial Hospital de Düsseldorf après la fin de ses études.
En 1986, le neurochirurgien japonais y opère Johann. Anna parcourt quant à elle les couloirs de l'établissement en répétant le même mot : « tuer ».
Le 511 Kinderkheim
Grimmer et Robert grandissent dans cet orphelinat de Berlin-Est au début des années 1960. L’établissement est censé former de véritables « guerriers » qui assureront la relève du communisme. Ses pensionnaires perdent tous progressivement à cause de mystérieuses séances hebdomadaires.
Dans les années 1980, Johann et Christof Sievernich y passent une partie de leur enfance. L'établissement est cependant condamné grâce aux manipulations de Johann, qui incite les éducateurs et les pensionnaires à s'entretuer.
L'appartement des trois grenouilles
La mère des jumeaux emménage dans cet appartement de la rue Mulinsky, à Prague, à la fin des années 1970. Elle redouble de vigilance pour échapper à Franz Bonaparta, puisqu'elle en sort rarement et y porte un faux nom.
Ses précautions restent sans effet : après son enlèvement par Bonaparta en 1981, Anna revient à l’appartement pour demander pardon à sa fille. Elle informe ses enfants qu’ils devront désormais vivre seuls.
Les jumeaux commencent leur long périple après avoir mis le feu à l’appartement.
La villa des roses
Cette villa située au 3, rue Cerveny, dans la banlieue de Prague, est intimement liée à Franz Bonaparta. Le scientifique y organise ses premières « classes de lecture » en 1965, tous les vendredis à quinze heures. Ces mystérieuses leçons durent au moins jusqu’en 1968.
En 1981, Bonaparta utilise la villa des roses pour assassiner discrètement toutes les personnes impliquées dans son expérience eugéniste : il les empoisonne puis dissimule leurs corps dans le jardin.
Près de quinze ans plus tard, au milieu des années 1990, Lipsky se rend fréquemment dans la villa abandonnée, afin d’y trouver l’inspiration. Runge est le premier à retrouver la villa pendant son enquête sur Bonaparta. Il pénètre dans la pièce du crime, qui était cachée derrière un mur.
Johann pénètre dans la villa peu de temps après : il adresse quelques mots au portrait géant de sa mère avant d’incendier les lieux.
Another Monster, un guide inédit en France
Ce guide rempli d'informations sur l'univers de Monster en prolonge même l'intrigue... sous la forme d'une enquête journalistique !
Cet ouvrage atypique de plus de trois cents pages, inédit en France, a été publié au Japon en 2002, deux mois après le dernier volume du manga. Bien qu’il apporte des compléments d’information sur l’intrigue et les personnages, ce livre permet surtout à Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki de s’amuser à mélanger réalité et fiction...
Une enquête plus vraie que nature
Another Monster se présente en effet sous la forme d’une enquête : celle du journaliste autrichien Werner Weber, lancé sur les traces de Johann. Weber retrace son voyage en Europe, évoquant au passage divers événements réels - généralement à partir de coupures de presse allemandes – directement liés à l’intrigue de Monster.
Cette prétendue enquête est évidemment fictive, comme le prouvent les différents entretiens réalisés avec des personnages du manga, tels que Tenma ou le commissaire Runge. Le souci de réalisme des auteurs est toutefois poussé assez loin : Takashi Nagasaki prétend avoir traduit l’enquête de Werner Weber de l’allemand au japonais, avec l’aide de Naoki Urasawa, qui illustre par ailleurs les textes du journaliste.
Werner Weber, pure invention des deux auteurs, est quant à lui crédité sur la jaquette de l’ouvrage, photo à l'appui!
Un ouvrage sorti en Espagne et en Italie
Another Monster fourmille de précisions sur différents personnages et lieux essentiels de l'intrigue : Franz Bonaparta, le 511 Kinderheim, la villa des roses... Le guide, qui s'intéresse également aux sources d’inspiration de Naoki Urasawa, ne fournit en revanche aucune réponse quant aux questions irrésolues de l'intrigue.
Les éditions Kana ont indiqué à plusieurs reprises qu’elles ne comptaient pas adapter Another Monster en France. L’ouvrage a cependant trouvé preneur en Europe puisqu'il est paru en Espagne, en 2008 (sous le titre Another Monster : Informe de una investigación) puis en Italie, quatre ans plus tard (Another Monster : the investigative report).
Le guide est cependant introuvable depuis un moment et ne devrait pas être réimprimé.
Frise chronologique
Comment Johann est-il devenu un monstre? Sur combien d'années se déroule l'intrigue? (re)Découvrez Monster dans l'ordre chronologique.
Chaque événement est daté aussi précisément que possible : soit avec la date exacte du jour, soit avec une indication générale (l'année ou le mois en cours). Un événement précédé d'un (?) indique une supposition approximative, qui ne peut être datée précisément en l'absence d'indices suffisants.
MONSTER © 1995 Naoki URASAWA/Studio Nuts/Shôgakukan
Comment bien utiliser cette frise chronologique?
Vous pouvez faire défiler la frise de deux façons : soit en tirant les événements vers la gauche de votre écran, soit en faisant avancer le carré gris au bas de la frise.
Pour modifier l'affichage de la frise chronologique, il vous suffit de cliquer sur le bouton Réglages qui se trouve en bas à droite de la frise :
Quatre options apparaissent alors :
- un Moteur de recherche. Si vous souhaitez par exemple voir tous les événements de la catégorie « Richard Brown », tapez « Richard ».
- une Sélection par catégories, qui permettant de cibler les événements selon un critère défini, ou, au contraire, d'entrecroiser plusieurs catégories. Une fonctionnalité particulièrement pratique pour observer les parcours de plusieurs personnages en parallèle.
- une Visualisation, qui permet de choisir le mode d'affichage de son choix.
- un Zoom
Les erreurs chronologiques
Les incohérences chronologiques sont peu nombreuses au vu de la complexité de l'intrigue, mais l'une d'entre elles s'avère particulièrement importante :
- La première rencontre entre Peter Çapek et Franz Bonaparta n'est pas datée précisément, mais elle a forcément lieu avant (ou en) 1969 puisque Çapek parle pour la première fois de Franz Bonaparta à Milan cette année-là. Or, lorsqu'il fait connaissance avec Çapek, Bonaparta lui tend ses trois contes illustrés : Le dieu de la paix, Le garçon aux grands yeux et le garçon à la grande bouche, et Un monstre sans nom... Une scène chronologiquement impossible puisque ces deux derniers contes ont été publiés respectivement en 1973 et en 1977. Ils n'existaient donc pas encore au moment de la rencontre entre Çapek et Bonaparta... contrairement au Dieu de la paix, paru en 1966.
- L'erreur la plus importante concerne cependant la fuite des jumeaux après l'incendie des trois grenouilles. Ces deux événements sont datés précisément : ils ont tous les deux lieu en 1981. Les jumeaux sont ensuite censés avoir marché jusqu'à la frontière entre l'Allemagne et la Tchécoslovaquie, avant d'être recueillis par le général. Un événement qui se déroule en 1984, selon la chronologie établie dans le manga.Il s'écoulerait donc trois ans entre la fuite des jumeaux et leur rencontre avec Wolf... trois années d'errance pour les deux enfants. Il paraît invraisemblable qu'un tel laps de temps s'écoule entre les deux événements. D'autant qu'au moment où Wolf les recueille, les jumeaux portent les mêmes habits qu'à leur fuite des trois grenouilles : la date de 1981 est donc bien une erreur d'Urasawa et de Nagasaki.
En admettant que Wolf recueille bien les jumeaux en 1981 et les place immédiatement au 511 Kinderheim, Johann et Nina passeraient quatre ans dans leur orphelinat respectif, contre une année selon la chronologie erronée.
Monster, la future série télévisée à succès?
En 2013, Guillermo Del Toro annonçait travailler sur une adaptation télévisée de Monster pour la chaîne HBO. Où en sommes-nous, trois ans après ?
Monster fait partie des nombreux mangas qui attendent encore de prendre vie à Hollywood. Une arlésienne qui dure depuis maintenant dix ans : les droits de la série ont en effet été achetés par New Line Cinema en 2005. Sans que le moindre projet se concrétise, en raison notamment d'une difficulté majeure : condenser dix huit-volumes en un ou deux films.
Une annonce surprenante
Pourtant, fin avril 2013, l'espoir renaît : Deadline Hollywood annonce que Guillermo Del Toro planche sur une adaptation télévisée de Monster pour HBO. Le réalisateur de Hellboy et du Labyrinthe de Pan aux manettes d'une œuvre d'Urasawa, sur la chaîne qui a adapté Game of Thrones? La Twittosphère est en ébullition.
Le scénario serait co-écrit avec Steven Thompson, connu pour son travail sur Doctor Who et Sherlock, deux séries britanniques d’excellente réputation.
Le feu vert d'Urasawa
Début mai 2013, Guillermo Del Toro, invité du festival Los Angeles Time Hero, l'annonce lui-même : il vient de remettre le scénario pilote à HBO. Del Toro précise au passage que sa version de Monster est très fidèle au manga. Et pour cause : Naoki Urasawa ne lui a donné la permission d’adapter son oeuvre qu’après avoir reçu l’ébauche scénaristique de chaque épisode de la première saison potentielle.
Del Toro développe :
Monster est un projet que [je] poursuivais depuis cinq ans. […] J’avais appris que les droits du manga avaient été vendus pour en faire un film. Je me suis dit : « C’est affreux, on ne peut pas compresser Monster en l’espace d’un film ».
Alors j’ai suivi tout ça de très près, jusqu’à ce que le projet de film expire. Et on a commencé à dialoguer avec Urasawa. Nous lui avons dit que nous voulions adapter le manga en série du câble, correctement, comme il faut. Uniquement le manga, pas de spin-off, pas d’étirement avec cinq saisons de trop. […]
Urasawa m’a demandé, par respect, de lui montrer l’intégralité de la première saison, comment les chapitres seraient adaptés. Il s’agissait d’un engagement considérable en termes d’écriture. Mais je l’ai fait, je lui ai envoyé, je lui ai dit : « Voilà la première saison, vous voyez à quel point c’est respectueux [de l’oeuvre originale]».
Octobre 2015 : « Monster ne se fera pas sur HBO »
Après deux années de silence radio du côté de la chaîne HBO, Guillermo Del Toro a fini par donner quelques nouvelles du projet à Latino Review, pendant la promotion de son dernier film, Crimson Peak, en octobre 2015 :
Le projet ne se fera pas avec HBO. [...] Nous allons le pitcher à d'autres chaînes, pour voir si l'une d'entre elles veut le réaliser.
On dispose déjà d'un aperçu puisqu'on a fini d'écrire plusieurs épisodes. On verra ce que ça donne, mais le projet ne sera pas actif tant qu'on ne l'aura pas pitché. Ça se fera très probablement au cours de l'année prochaine.
Le projet reste donc au point mort pour l'instant, en attendant qu'un potentiel diffuseur (Netflix?) manifeste de l'intérêt pour cette adaptation.