Par Alexis Orsini
Réécrire une œuvre du « Dieu du manga » : le pari était fou, mais Urasawa et Nagasaki l'ont relevé avec Pluto. En transformant au passage l'univers enfantin d'Astro Boy en thriller.
7 robots en danger de « mort »
Dans un monde peuplé d'humains et de robots, l’inspecteur Gesicht enquête sur la disparition de Mont-Blanc, une célébrité internationale. Des cornes ont été retrouvées près de ses débris : une signature qui permet à Gesicht de comprendre qu’un mystérieux tueur du nom de Pluto compte assassiner les sept robots les plus puissants du monde... dont il fait partie.
Au cours de son enquête, Gesicht rencontre ses pairs, dont le célèbre Astro Boy, et s’interroge sur les lois de la robotique : les machines peuvent-elles passer outre leur interdiction de tuer ou de blesser les humains? L'inspecteur doit également affronter ses démons intérieurs : des cauchemars récurrents dont la signification lui échappe…
Un rêve d'enfant...
En 2002, alors que 20th Century Boys est toujours en cours de parution, Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki souhaitent se lancer dans un projet atypique : la réécriture d’une aventure d’Astro Boy, le célèbre robot inventé par Osamu Tezuka en 1951.
Urasawa est tombé sous le charme du personnage dès sa plus tendre enfance : il passe même des journées entières à dessiner le héros dans ses cahiers. Le petit garçon apprécie particulièrement une aventure d’Astro parue en 1964 sous le titre Le robot le plus fort du monde. Près de quarante ans plus tard, le mangaka souhaite donc revisiter ce chapitre précis.
Le projet des deux hommes se heurte toutefois à un obstacle de taille : les oeuvres d’Osamu Tezuka sont littéralement intouchables depuis sa mort, en 1989.
Le patrimoine du « Dieu du manga » (Le Roi Léo, Phénix, Blackjack...), qui a inventé les codes de la bande dessinée japonaise à la fin des années 1940 et inspiré d'innombrables auteurs, toutes époques confondues, est en effet jalousement gardé. Pour ne rien arranger, Astro Boy (Tetsuwan Atomu en japonais) occupe une place à part au Japon. Le manga, destiné à un public enfantin, a cessé de paraître en 1968 mais a fait l’objet de plusieurs adaptations en anime : la ferveur nationale pour Astro se transmet donc de génération en génération.
... qui a bien failli ne jamais voir le jour
La première demande adressée par Naoki Urasawa à Macoto Tezka essuie un refus poli du fils d'Osamu, ayant droit de ses oeuvres et directeur de Tezuka Productions. L'insistance du mangaka finit toutefois par payer : Tezka accepte de rencontrer Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki en mars 2003. Au terme de cette entrevue, Macoto Tezka donne son feu vert au projet de réécriture. Urasawa et son co-scénariste décident de ne pas dépasser le nombre de « trois ou quatre » volumes : la série en comptera finalement huit.
La prépublication de Pluto débute en septembre 2003 dans le Big Comic Original. Ce lancement fête symboliquement la date de « naissance » d’Astro : dans l'univers créé par Tezuka, le petit robot vient en effet au monde en avril 2003. Le succès commercial et critique est immédiat : la parution simultanée de chaque tome en édition simple et en version Deluxe (un privilège rare) témoigne des attentes énormes suscitées par la série.
La « patte » Urasawa/Nagasaki
Dès 2005, Pluto est couronné du prestigieux Grand Prix Tezuka. Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki ont évité l'écueil de la réécriture-copie. Ils parviennent en effet à transformer l'intrigue enfantine originale en thriller haletant grâce à leurs ficelles habituelles : passé trouble du héros, complots, multiples personnages secondaires...
L'inspiration puisée dans l'oeuvre d'Isaac Asimov, le « père » de la science-fiction, est également apparente. Le duo relègue enfin Astro au second plan pour faire de Gesicht – qui joue un rôle anecdotique dans la version de Tezuka – le véritable héros de Pluto!
Pluto s’est vendu à plus de huit millions d’exemplaires. Une adaptation au cinéma par le studio américain Illumination Entertainment a été annoncée en octobre 2010 mais n'a pas encore vu le jour. En attendant, le manga, qui a remporté le Prix Intergénérations au Festival d'Angoulême 2011, a été transposé au théâtre en 2015.
Les personnages
Les 7 robots les plus puissants du monde inventés par Osamu Tezuka évoluent aux côtés de multiples personnages secondaires dans la réécriture de Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki.
Gesicht
Gesicht excelle à double titre : il est à la fois l’un des meilleurs inspecteurs d’Europol et l’un des sept robots les plus puissants du monde. À ce titre, il voyage régulièrement à travers le monde, ce qui lui laisse peu de temps pour voir sa femme Helena dans leur appartement de Düsseldorf.
Le corps de Gesicht est constitué d’un mélange spécial de métaux, dont le zéronium, qui en fait l’un des plus gros investissements jamais réalisés par Europol.
« 500 zeus par corps »
Gesicht a participé au trente-neuvième conflit d’Asie Centrale, dont il garde de mauvais souvenirs, sans toutefois avoir été traumatisé, comme ont pu l'être Hercule, Mont-Blanc ou encore Brando.
L’inspecteur, dont le prénom signifie « visage » en allemand, est cependant hanté par des cauchemars récurrents : un vieil homme à casquette qui lui répète une phrase mystérieuse (« 500 zeus par corps »). Le robot chargé d'enquêter sur la disparition de Mont-Blanc apprend néanmoins lors d'un contrôle de routine auprès du docteur Hoffman que son système est fonctionnel.
Gesicht réalise rapidement que le tueur en série qui signe ses crimes avec des cornes est probablement un robot, déterminé à éliminer les sept androïdes les plus puissants du monde. L’inspecteur entreprend donc un voyage pour prévenir chacun de ses semblables du danger qui les guette : c’est ainsi qu’il rencontre Brando, Astro, puis Hercule.
Une mémoire factice
L’inspecteur-robot rend visite au docteur Hoffmann pour une deuxième révision, afin de comprendre pourquoi il a perdu certains souvenirs : Gesicht se demande si sa mémoire aurait pu être effacée et remplacée par une mémoire artificielle.
La conscience professionnelle de Gesicht ne l’empêche pas de prendre des risques calculés : il accepte par exemple d’échanger sa puce-mémoire avec Brau 1589, le robot resté tristement célèbre pour avoir tué un humain, afin de savoir si sa mémoire a été altérée.
Après la mort d'Astro, qui l'affecte considérablement, Gesicht est chargé de protéger Adolf Haas, un humain anti-robots menacé de mort. Cette mission lui permet de comprendre pourquoi sa mémoire a été altérée : Adolf lui révèle en effet qu'il est l'assassin de son frère. Une information confirmée par Brau 1589, qui n'est donc pas le seul robot à avoir tué un humain...
Gesicht se rappelle en effet avoir assassiné d'un tir de zéronium le frère d'Adolf, un tueur en série d'enfants-robots, qui a notamment détruit le fils adoptif de Gesicht et d'Helena. L'inspecteur-robot s'est laissé submerger par la haine en procédant à l'exécution de ce criminel.
De la Perse à la Hollande
Désormais conscient de son crime, Gesicht décide de ne « plus fuir ». L’inspecteur n'hésite pas à affronter un agresseur lourdement armé pour protéger Adolf, au prix d'importants dégâts.
Par la suite, Gesicht reprend son enquête sur le tueur aux cornes sans attendre la fin de son rétablissement. Il rend notamment visite à Darius XIV dans la prison de Karatepa, en Perse, mais l'ancien dictateur lui tient des propos énigmatiques sur Pluto.
Epsilon vient ensuite à la rencontre de l'inspecteur pour lui montrer l'image d'un jeune homme souriant au milieu d'un champ de fleurs : après avoir rencontré Abullah au royaume de Perse, Gesicht identifie Sahad, le robot (et « fils ») créé par ce génie scientifique, à l'origine du complot visant l'inspecteur et ses pairs...
Gesicht finit par retrouver Pluto en Hollande : au terme d'un combat acharné, l'inspecteur se refuse à éliminer son adversaire car il compatit avec la souffrance de Sahad/Pluto. Il ignore ainsi les consignes de ses supérieurs, avant de leur remettre sa démission : le robot souhaite être jugé pour le meurtre du frère d'Adolf.
Alors qu'il s'apprête à partir en vacances au Japon avec Helena et à adopter un nouvel enfant, Gesicht est assassiné d'un tir de pistolet cluster par un robot-fleuriste – qu'il avait rencontré en Perse – sur un quai d'Amsterdam.
La puce-mémoire de Gesicht est ensuite transmise par Helena au professeur Tenma, qui l'utilise pour réveiller Astro. Le petit robot possède désormais toute la mémoire de Gesicht. Elle lui permet notamment de ne pas commettre l’irréparable lors de son combat final contre Pluto : Astro refuse en effet d’achever son adversaire grâce aux dernières paroles de l'inspecteur, qui affirme que la haine est un « sentiment futile ».
Les souvenirs intégrés par Astro lui permettent par ailleurs de découvrir que Gesicht avait recueilli son fils adoptif, Robita, dans une décharge... contre les fameux « 500 zeus par corps » réclamés par le gérant des lieux.
Astro Boy
Astro Boy est un robot d’apparence enfantine, créé par le professeur Tenma après la disparition de son véritable fils, Tobio.
Dans l’histoire originale de Tezuka, le professeur Tenma décide de vendre Astro à un cirque lorsqu'il réalise qu’il ne grandira jamais... et ne remplacera donc pas son fils. Le petit robot se retrouve alors martyrisé par un directeur anti-robots. Astro est heureusement recueilli par le professeur Ochanomizu, qui devient vite son « père spirituel ».
Dans Pluto, Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki oublient l’épisode du cirque, mais également la date de naissance du personnage, le 7 avril 2003. Le duo conserve en revanche le rapport filial entre Astro et le professeur Tenma, au même titre que le lien très fort qui unit le petit robot et sa soeur Uran.
Un robot proche de la perfection
Astro Boy ne possède pas seulement une intelligence artificielle bien supérieure à celle de Gesicht : il est aussi capable de ressentir des émotions et des goûts, comme les humains. Le petit robot est mondialement connu, notamment depuis son intervention en Perse, au sein de l’armée de maintien de la paix.
Après avoir été prévenu par Gesicht du danger qui le guette, Astro mène l’enquête sur le mystérieux tueur qui s'en prend aux sept robots les plus puissants du monde. Il parvient même à convaincre l’inspecteur allemand de lui confier sa puce-mémoire. Une intégration qui n'est pas sans conséquence : Astro prétend devoir aller aux toilettes – prouvant ainsi qu'il est capable de mentir, un « don » réservé aux meilleures intelligences artificielles – pour s'isoler. Il se met alors à pleurer, visiblement affecté par ce qu’il a découvert dans la mémoire de l’inspecteur.
Astro surgit à la rescousse du professeur Ochanomizu lorsqu'il est menacé par le prétendu professeur Goji. Il se précipite ensuite jusqu'à la tornade créée par Pluto : lorsqu'elle disparaît, Uran retrouve le corps inanimé de son frère, qui n'a pas survécu à la violence du choc.
Une seconde vie
Les efforts du professeur Ochanomizu pour réparer Astro restent vains : il finit par demander l'aide du professeur Tenma. Le scientifique se lance dans des réparations très complexes et passe notamment plus de dix-huit heures à travailler sur le corps du robot. Le diagnostic de Tenma est formel : seule l'injection d' « émotions orientées » permettrait de réveiller Astro, au risque d'en faire un « monstre »...
Après la mort de Gesicht, le professeur Tenma tente cette expérience en insérant sa puce-mémoire dans le cerveau d’Astro : le petit robot se réveille en pleine possession de la mémoire de Gesicht. Mais il est aussi animé par la haine qui sommeillait en Gesicht : Astro reproduit en effet la formule de la bombe à anti-protons sur les murs de sa cellule... Il se ressaisit toutefois assez rapidement et résout au passage toute l’affaire « Bora/ Pluto », avant de transmettre ses conclusions à la police japonaise.
Astro part ensuite affronter Pluto au parc Eden : il prend rapidement le dessus sur le colosse en lui arrachant une corne et un bras. Le petit robot passe tout près du coup de grâce lorsqu'il se laisse submerger par sa propre haine, au souvenir de ses amis disparus. Il se retient toutefois au dernier moment, après s'être rappelé que Gesicht avait compris juste avant de mourir que la haine était un « sentiment futile ».
Pluto, qu’Astro persiste à appeler Sahad, en référence à sa véritable identité, lui prête ensuite main forte pour empêcher Bora/Goji de détruire l’humanité. Astro est conscient que son corps ne tiendra pas plus de cinq minutes dans la fournaise du cratère où se précipite Bora. Heureusement pour lui, Pluto se sacrifie pour le protéger, afin de sauver l'humanité.
Astro est particulièrement affecté par la mort de son nouvel ami. Le petit robot suppose que ses amis disparus – les six robots les plus puissants du monde et Sahad – devaient tous prier pour que la haine disparaisse « un jour ».
Brando
Brando est un robot mondialement connu en tant que combattant « d’armure en pancrace ». Un sport atypique, sorte de combat d’arène mené par des lutteurs robots protégés par d'imposantes armures. Malgré son titre de champion d’Europe, Brando mène une vie de famille paisible à Istanbul, avec sa femme et ses cinq enfants.
Le rival historique d'Hercule
Le lutteur, qui est aussi l’un des sept robots les plus puissants du monde, a participé au trente-neuvième conflit d’Asie Centrale, aux côtés de Mont-Blanc et d’Hercule. Deux camarades dont il est resté très proche après la guerre, notamment du second, qui est aussi son rival historique sur le ring : les deux robots n’ont jamais réussi à se départager. Leur prochain affrontement est donc très attendu.
Brando garde de mauvais souvenirs du conflit en Asie Centrale. Et pour cause : il y a détruit 2895 robots ennemis. Après l’assassinat de Mont-Blanc, le lutteur ignore les mises en garde de Gesicht, allant jusqu'à affirmer qu'il attend l’arrivée du tueur pour venger son ami. Le robot turc cherche toutefois à rassurer Gesicht en affirmant que son surnom n'est pas usurpé : « lucky man ».
Brando finit par affronter Pluto près de la mer noire, après avoir revêtu son armure de Pancrace. Il établit un combat direct avec Gesicht et Hercule pendant son combat : les deux robots assistent donc à distance à sa disparition. Ils découvriront seulement après coup que Pluto n'est pas mort pendant ce combat, comme l'affirmait pourtant Brando.
Hercule
Le champion grec de combats en armure de Pancrace et rival historique de Brando porte bien son nom : Hercule est aussi l’un des sept robots les plus puissants du monde. Il a participé au trente-neuvième conflit d’Asie Centrale, aux côtés de Mont-Blanc et d'Hercule. Cette guerre a traumatisé les trois robots, qui s'interrogeaient déjà à l’époque sur leur comportement destructeur.
Un robot solitaire
Contrairement à Brando, Hercule ne cherche pas à ressembler aux humains : il est même persuadé que les robots peuvent eux aussi évoluer. Le lutteur affirme avoir lui-même changé et s'être considérablement adouci depuis la fin du conflit.
Hercule est particulièrement affecté par la mort de Brando. Il met notamment sa carrière en suspens avant de se décider à venger son ami, lorsqu'il apprend que Pluto a survécu. Le face à face entre le colosse et le lutteur tourne à l'avantage du second, malgré la perte de son armure. Mais, au moment où il s’apprête à briser une des cornes de Pluto, Hercule est assailli par le souvenir d’un robot aux côtés duquel il avait combattu lors du conflit du royaume de Perse. Ce bref moment d’inattention lui est fatal : Pluto lui porte un coup de corne dans l’oeil qui le fait exploser.
Hercule est donc le cinquième robot le plus puissant du monde à être assassiné par Pluto.
Epsilon
Epsilon est célèbre à double titre : il est à la fois l’un des sept robots les plus puissants du monde et le seul porteur de l’énergie photonique. Cette source atypique inventée par son créateur, le professeur Ronald Newton Howard, permet à la puissance d'Epsilon de croître avec le soleil. Le robot à l'air mélancolique s'occupe de jeunes orphelins en Australie, dont le petit Vassily.
Pacifiste mais redoutable
Contrairement à Hercule, Brando ou encore Mont-Blanc, Epsilon n’est pas considéré comme un héros par la population mondiale : il a en effet refusé de participer au trente-neuvième conflit d’Asie Centrale par pacifisme.
Après un bref passage en Grèce auprès d'Hercule, Epsilon rencontre Gesicht pour la première fois à Düsseldorf : il le voit comme le seul robot habilité à arrêter le mystérieux tueur, en tant qu'inspecteur d'Europol.
Lorsqu’il apprend l’assassinat de son créateur, Epsilon est pris d’un accès de rage : il vole à la rescousse du professeur Hoffman avant de l’amener en Grèce pour l'interroger aux côtés d'Hercule. Epsilon assiste ensuite à distance au combat entre Pluto et Hercule. Après sa mort, il retrouve Gesicht, pour lui remettre une étrange image magnétique émise lors de l'affrontement : elle est censée représenter Pluto.
Après la mort de Gesicht, Epsilon, qui est le seul survivant, affronte Pluto pour protéger ses orphelins. Il parvient à dominer son adversaire grâce à son énergie photonique mais refuse de l’éliminer alors qu'il en a l’occasion : il se « contente » à la place de lui arracher un bras.
Un élan de compassion qui l'oblige à affronter le robot de nouveau quelque temps après, afin de sauver Vassily, utilisé comme appât par Abullah. Au cours du combat, Epsilon refuse à nouveau d’éliminer son adversaire car il est touché par la souffrance de Sahad : le pacifiste choisit finalement de se sacrifier pour sauver Vassily.
North 2
North 2 est un robot fait pour le combat : sa longue cape dissimule un corps intégralement composé d’armes.
Pendant le trente-neuvième conflit d’Asie Centrale, North 2 officie en tant que majordome du général en chef des armées britanniques : il détruit de nombreux robots.
Traumatisé par la guerre
Après la guerre, North 2 devient le domestique de Paul Duncan, un pianiste célèbre, aveugle et aigri, qui s’est retiré en Écosse. Duncan ne porte pas spécialement les robots dans son cœur... et ne cesse de rappeler à North 2 qu’il est un meurtrier.
Le robot est pourtant traumatisé par le trente-neuvième conflit d’Asie Centrale : il ne veut plus jamais retourner à la guerre. Il souhaite aussi apprendre à jouer au piano, comme son maître, dont il finit par gagner l'affection petit à petit. Notamment après avoir voyagé jusqu’en Bohème pour découvrir les véritables raisons de l’abandon maternel de Duncan.
Après avoir passé des mois heureux avec son maître, qui lui a appris à jouer au piano, North 2 perçoit l’arrivée imminente d’une violente tornade. Il se précipite dans les cieux pour intercepter ce danger. North 2 dit adieu à Duncan en faisant résonner « leur » mélodie dans le ciel, juste avant d’être détruit par Pluto.
Mont-Blanc
Ce robot créé par le professeur Reinhardt est mondialement connu. Mont-Blanc s'est notamment illustré lors du trente-neuvième conflit en Asie Centrale. Mais il reste traumatisé par ses actes : depuis la fin du conflit, Mont-Blanc protège les espaces naturels des montagnes suisses en tant que guide de montagne.
Le robot est la première victime de Pluto : ses débris sont retrouvés, encerclés de cornes, après un gigantesque incendie. Cette mise en scène macabre permet à Gesicht d'établir un lien avec le meurtre de Bernard Lanke. L’inspecteur réalise peu après que l’assassin de Mont-Blanc compte éliminer les six robots les plus puissants du monde encore en vie.
- Pluto
- Le professeur Goji « Abullah »
- Le robot cracheur de cafards
- Docteur Roosevelt
- Le président Alexander
- Le véritable professeur Abullah
Pluto
Pluto est le nom donné au mystérieux tueur qui a décidé d’éliminer les sept robots les plus puissants du monde : au cours de son enquête, Gesicht l'identifie comme un robot.
Troubles identitaires
Le colosse est un redoutable guerrier doté d’étranges pouvoirs climatiques : chacune de ses apparitions est annoncée par l’arrivée d’une tornade très violente. Pluto agit sous les ordres du professeur Goji Abullah, son créateur, mais il subit souvent des troubles du comportement. Le colosse est doté d’une capacité unique, qui lui permet de prendre le contrôle de robots sans cerveau électronique grâce à un système de téléguidage magnétique.
Après avoir assassiné le célèbre juriste Tazaki, Pluto se réfugie dans le parc central de Tokyo. C’est là, sous la forme d’un robot à apparence humaine, qu'il fait la connaissance d’Uran. La petite fille et le robot sympathisent. Pluto fait preuve d'un véritable talent pour la peinture : il reproduit notamment un champ de fleurs sur un mur. Le robot est également capable de redonner « vie » à une fleur sur le point de fâner, d’une simple pression du doigt…
La bienveillance dont Pluto fait preuve auprès d'Uran vole en éclats lorsqu'il aperçoit Astro : le robot est en effet pris d'une rage incontrôlable et des cornes apparaissent au dessus de son visage… Pluto perd le contrôle du robot-jardinier et réintègre son véritable corps, caché plus loin dans le parc central.
Il élimine Astro quelque temps après, à la demande du professeur Goji Abullah, avant d'assassiner Hercule.
Des origines compliquées
Pluto trouve en fait ses origines en Perse. Peu avant le déclenchement du trente-neuvième conflit d’Asie Centrale, Darius XIV charge Abullah de mettre au point des robots écologiques pour faire pousser de la végétation en accéléré sur tout le royaume de Perse. Après de nombreux échecs – les fameuses carcasses de robots découvertes par la commission Bora dans un sous-sol -, Abullah parvient à créer un modèle convaincant. Il demande au professeur Tenma de lui conférer une intelligence artificielle « parfaite », qui a toutefois pour conséquence d’empêcher son réveil. Elle entraîne en effet l’interminable simulation de six milliards de personnalités.
Le trente-neuvième conflit d’Asie Centrale éclate lorsque les États-Unis de Thracia attaquent le royaume de Perse. Avant de mourir, Abullah confie sa puce-mémoire au professeur Tenma. Le scientifique japonais respecte sa dernière volonté en réveillant sa création de force grâce l’injection d’ « émotions orientées »… Le robot se réveille donc sous l’emprise de la haine du défunt Abullah, qui explique sa volonté de vengeance à l'égard des États-Unis de Thracia, responsables de la mort de sa famille et de la ruine de son pays.
Pluto, le bras armé de Goji Abullah
Le professeur Goji Abullah nouvellement né construit ainsi un robot gigantesque doté de cornes. Pour lui donner vie, l'usurpateur n’hésite pas à sacrifier Sahad, le fils-robot du véritable Abullah. Le jeune homme qui rêvait de créer des champs de fleurs dans les plaines désertiques de Perse part étudier à Amsterdam. Le robot au grand cœur parvient à créer une tulipe qui ne fâne jamais et la baptise « Pluto ». Sahad retourne précipitamment au royaume de Perse pendant le conflit pour s’engager dans l’armée, alors que son créateur, Abullah, vient de mourir.
Goji Abullah se fait passer pour le véritable professeur auprès de Sahad : il le convainc de donner son cerveau électronique au « corps le plus puissant du monde ». Pluto peut enfin se réveiller. Goji le présente fièrement à Darius XIV, qui lui ordonne de venger le royaume de Perse en éliminant ceux qu’il considère comme responsables du conflit : les sept robots les plus puissants du monde et les membres de la commission Bora.
Le projet vengeur de Goji Abullah, « successeur » maléfique du véritable Abullah, est en marche : Pluto devient son arme. Mais sa double personnalité explique ses actes souvent contradictoires. La gentillesse de Sahad prend en effet parfois le dessus sur ses pulsions meurtrières.
Sauvé par Astro
Après avoir été épargné par Epsilon lors d’un premier combat, qui lui coûte un bras, Pluto parvient à l’éliminer au cours d’un second affrontement. Il affronte donc Astro, sa dernière cible, dans le parc Eden. Le petit robot prend rapidement le dessus sur son adversaire, qu'il décide d'épargner pour ne pas succomber à la haine.
Un acte exemplaire qui permet à Pluto de renouer définitivement avec avec la nature pacifique originelle de Sahad : le colosse aide Astro à arrêter la bombe à anti-protons de Goji/Bora. Pluto se sacrifie pour sauver l'humanité, après avoir demandé à Astro de transmettre ses salutations à Uran.
La disparition du colosse affecte considérablement le petit robot, qui pleure sa perte autour de sa seule corne restante, en espérant que la haine cessera un jour d’exister.
Le professeur Goji « Abullah »
Goji est le créateur de Pluto et de Bora : son identité reste mystérieuse pendant longtemps.
Il est en fait lui-même un robot « parfait » créé par le professeur Abullah. Goji se réveille après avoir été doté de la puce-mémoire de son défunt créateur, au début du trente-neuvième conflit d'Asie centrale. Dès son éveil, le robot – qui prend l'apparence d'Abullah – est donc soumis à la haine de son « père ».
Un seul objectif : la vengeance
Le « monstre » se baptise Goji, en référence à une légende du royaume de Perse selon laquelle Dieu aurait donné la vie au sable. Son objectif est simple : venger le professeur et son pays en éliminant les sept robots les plus puissants du monde, qu'il tient pour responsables du conflit. Goji est doté d'un don particulièrement utile puisqu'il peut s'introduire dans le corps d'autres robots par ondes magnétiques dans le corps d’un autre robot.
Ironiquement, Goji ignore tout de sa véritable nature : il est persuadé d’être le véritable Abullah et d’avoir perdu sa famille pendant la guerre.
Juste après son éveil, Goji convainc Sahad de lui confier son cerveau électronique pour l’intégrer à Pluto, le robot au corps surpuissant qu’il vient de créer. Goji Abullah présente ensuite sa créature à Darius XIV : le dictateur lui ordonne de venger son pays en éliminant les sept robots les plus puissants du monde. Ainsi que le président Alexander et le docteur Roosevelt.
Après la guerre, Goji Abullah devient le président du premier gouvernement démocratique de Perse. Il est même considéré comme le « plus grand leader d’Asie Centrale ».
Au cours d'un bref séjour à Tokyo, Goji Abullah ordonne à un robot cracheur de cafards de retrouver la trace de Pluto. Il ordonne ensuite à son colosse d'éliminer Astro.
Sa dernière création : Bora
Après les disparitions respectives de Gesicht et d’Epsilon, Goji se réjouit de voir sa vengeance enfin accomplie. Sa satisfaction est toutefois de courte durée puisque le professeur Tenma parvient à réparer Astro. Goji enlève alors le scientifique, pour le forcer à contrôler Bora, sa dernière création : un robot surpuissant qu'il ne parvient pas vraiment à maîtriser...
Après lui avoir révélé sa véritable identité, le professeur Tenma lui explique qu’il est tout à fait capable de contrôler un autre robot de lui-même puisqu'il l'a fait à de multiples reprises. Goji, sous le choc, refuse d’accepter cette vérité : il abandonne son corps avant de disparaître.
Goji prend en fait le contrôle de Bora par ondes magnétiques : il se dirige vers la bombe qu’il a placée sous le parc Eden des États-Unis de Thracia. Sa présence provoquera son explosion et la destruction de l'espèce humaine. Pluto se sacrifie cependant pour arrêter Goji.
Le robot cracheur de cafards
Ce robot est dépourvu de nom : il suit aveuglément les ordres de son créateur, le professeur Goji Abullah. Au Japon, il parvient à retrouver la trace de Pluto en « crachant » des cafards robotiques.
L’intelligence artificielle de ce robot semble vraiment sommaire. Il répète en effet sans arrêt la même phrase : « Puisque c’est vous, professeur, qui m’avez donné ce corps… »
Le cracheur de cafards barre la route de Gesicht dans le laboratoire hollandais où est caché Pluto. L' inspecteur affronte d’innombrables copies du robot chauve, ce qui laisse supposer qu’il s’agit d’un modèle de série. Gesicht les élimine toutes sans trop de difficulté.
Le robot accomplit une dernière mission pour Goji en enlevant le professeur Tenma.
Docteur Roosevelt
Cette peluche teddy bear affublée d’un noeud papillon observe, dans l’ombre, la disparition des sept robots les plus puissants du monde, aux côtés du président Alexander, qui lui rend régulièrement visite.
Le conseiller secret du président Alexander
Le docteur Roosevelt trône sur une chaise installée devant l’« ultimate computer », une intelligence artificielle colossale évoquée par le professeur Tenma lors de sa rencontre avec Abullah. On ignore cependant si c'est bien l’ « ultimate computer » qui s’adresse à Alexander par l’intermédiaire de la peluche... ou si l'intelligence artificielle peut parler directement.
La peluche est déplacée à une seule reprise : on l'aperçoit sur le bureau d’Alexander pendant son discours de réélection.
Le docteur Roosevelt se réjouit particulièrement de la disparition d’Astro. Il observe par la suite avec intérêt le combat entre Pluto et Hercule. L’ourson philosophe estime que le monde n’est fait que de perdants, de morts et d’idiots... et qu’il est la seule exception à cette réalité.
Roosevelt exprime pour la première fois une véritable inquiétude lorsqu'il apprend le retour d'Astro. Il pense en effet que le petit robot pourrait empêcher la réalisation de son plan : inaugurer une ère nouvelle dans laquelle les robots seraient les seuls habitants de la Terre, après la disparition des humains, provoquée par l’explosion du volcan Eden. Roosevelt prend ainsi un malin plaisir à « trahir » Alexander.
La peluche reçoit ensuite la visite de Brau 1589, qui semble être une vieille connaissance. Roosevelt regrette d'avoir pensé qu’ils étaient tous deux «de la race des dieux », juste avant que Brau 1589 lui expédie sa lance acérée. On ignore si Roosevelt « meurt » puisque le manga s’achève sur cette scène mystérieuse. Sans que l'on sache non plus si Roosevelt était lié à Goji Abullah.
Le président Alexander
Le président des États-Unis de Thracia est considéré comme le « leader du monde ». Un statut qui lui permet de déclencher le trente-neuvième conflit d’Asie Centrale, sous prétexte d'éliminer les robots de destruction massive dont serait doté le royaume de Perse. Ce contexte géopolitique est directement inspiré de la guerre d’Irak de 2003, avec le président Alexander dans le rôle de George W. Bush, Darius XIV dans la peau de Saddam Hussein, et une armée de robots géants en guise d'armes de destruction massive.
Suprématie américaine
Cinq ans après la guerre, alors que le royaume de Perse est devenu une démocratie, Alexander est réélu président des États-Unis de Thracia. Il rencontre régulièrement en secret le docteur Roosevelt, qui trône devant une gigantesque intelligence artificielle.
Alexander se réjouit de la disparition successive des robots les plus puissants du monde, bien qu'il n'ait aucun lien avec Pluto. Cette série de meurtres facilite en effet la concrétisation de son objectif : asseoir la suprématie totale des États-Unis de Thracia sur le monde.
Toute intelligence artificielle étrangère de renom représente à ce titre une menace potentielle à ses yeux. Alexander reconnaît avoir lancé une guerre contre le Royaume de Perse dans le seul but d’empêcher la montée en puissance de la robotique de ce pays, qui aurait pu menacer les intérêts des États-Unis.
Alexander est trahi par le docteur Roosevelt peu avant la possible catastrophe écologique du parc Eden : le président réalise que la « peluche » compte en faire son esclave. Brau 1589 agresse Alexander au cours de sa visite surprise, mais il est finalement épargné par le robot.
Le véritable professeur Abullah
Abullah est un éminent scientifique-robot au service du roi Darius XIV, du royaume de Perse. Mais il est aussi un simple père, fier de ses trois « enfants » : Lola, Murat et Sahad.
À la tête du projet Bora
Darius XIV confie une mission cruciale à Abullah : créer des robots de régénération qui permettront de refleurir tout le royaume, en proie à une grave sécheresse. Le scientifique s’attelle à ce projet connu sous le nom de Bora.
Il a toutefois bien du mal à concrétiser ses recherches. Les carcasses des prototypes ratés sont entreposées dans les sous-sols du palais royal... et seront découvertes par la commission Bora.
Frustré par ses échecs à répétition, Abullah décide de récupérer la meilleure intelligence artificielle existante pour réveiller son robot écologique surpuissant. Il fait donc appel au professeur Tenma, le plus éminent scientifique de la planète.
Le Japonais intègre une intelligence artificielle parfaite au robot créé par Abullah, mais cela ne suffit pas à le réveiller. Et pour cause : la simulation des six milliards de personnalité, nécessaire à son fonctionnement, prend un temps infini.
La frustration d'Abullah ne fait que croître, alors que son pays est entré en guerre depuis peu avec les États-Unis de Thracia. Abullah est lui-même mortellement blessé au cours du conflit après avoir perdu sa famille. Il profite de ses derniers instants pour transmettre sa puce-mémoire au professeur Tenma, qui l’insère ensuite dans sa création endormie.
Le robot se réveille sous l’emprise du dernier sentiment éprouvé par Abullah : la haine. Goji Abullah, futur créateur et maître de Pluto, vient de naître.
Le professeur Ochanomizu
Le ministre des sciences japonais est autant connu pour son éminence scientifique que pour sa grande gentillesse. Il fait d'ailleurs office de « père spirituel » pour Astro, qu'il recueille après sa fuite du cirque où il était maltraité. Le scientifique construit ensuite une petite soeur à Astro, qu’il baptise Uran.
Ochanomizu faisait partie de la commission Bora envoyée au royaume de Perse afin de prouver l’existence de robots de destruction massive. La commission revint bredouille, avec pour seule découverte une pièce souterraine remplie d’innombrables carcasses de robots. En tant que dernier survivant de la commission Bora, Ochanomizu est menacé par Pluto, qui a déjà assassiné ses anciens collègues, Lanke et Tazaki.
Ochanomizu tente de réparer Astro après sa « mort ». Sans succès. Il sollicite alors l’aide du professeur Tenma,
Deux mois après la disparition de Gesicht, le professeur Ochanomizu accueille Helena et le professeur Hoffman au Japon. Il leur fait visiter les différents quartiers touristiques de Tokyo, pour changer les idées de la veuve.
Ochanomizu s’inquiète pour Astro après son réveil. Il est toutefois rassuré qu’il n’ait pas succombé à la haine. Le scientifique part ensuite au parc Eden pour empêcher l'explosion du cratère. Ochanomizu est sauvé par Astro après le sacrifice de Pluto. Le vieil homme essaye alors de consoler le petit robot, affecté par la disparition de son ami cornu : il l'incite notamment à prier pour que la haine « disparaisse » un jour.
Uran
Uran est une création du professeur Ochanomizu. La sœur d'Astro Boy, dont l'apparence enfantine contraste avec la puissance réelle, est connue pour son franc-parler et sa témérité, qui l’amènent parfois à prendre de grands risques.
Uran possède également un don unique, dont son frère est dépourvu : elle est capable de ressentir les sentiments d’autrui, qu’il s’agisse d’animaux ou d’humains, y compris sur de très longues distances. Elle remonte ainsi jusqu'à Pluto, sous sa forme de « robot humain », dans le parc central de Tokyo. Uran se lie d’amitié avec le robot.
Après la disparition d'Astro, Uran semble percevoir encore plus fortement la tristesse alentour. Son frère se réveille juste après sa visite, sans qu’on sache si les deux événements sont liés.
La fillette-robot craint de voir Astro commettre l’irréparable en tuant Pluto mais il n’en fait rien. Pluto, qui n’a pas oublié son amitié avec Uran, lui transmet ses salutations juste avant de se sacrifier pour sauver la Terre.
Brau 1589
Brau 1589 est un robot unique à bien des égards : ce paria est mondialement connu pour avoir tué un humain, passant outre les lois de la robotique qui interdisent aux robots de faire le moindre mal aux hommes. Les scientifiques n’ont jamais découvert de dysfonctionnement dans son système, même après le meurtre : son acte reste donc inexpliqué.
Une anomalie condamnée à perpétuité
Brau 1589 est emprisonné à perpétuité dans le centre de correction des intelligences artificielles de Bruxelles. Il y émet des ondes électro-magnétiques très puissantes, nuisibles aux autres robots.
Le détenu s'amuse avec Gesicht pendant sa visite : il lui apprend que le dieu des enfers romains s’appelait Pluto, et que le tueur compte s’en prendre aux six robots les plus puissants du monde encore en vie.
Gesicht accepte de confier sa puce-mémoire à Brau 1589 lors de sa deuxième visite, afin de voir si sa mémoire a été altérée. Brau 1589, qui garde le silence à ce sujet, déclare en revanche que le président Alexander est doté d’une intelligence artificielle supérieure à la moyenne, un véritable « brain ». En référence au docteur Roosevelt, une vieille connaissance.
Brau 1589 prend un malin plaisir à demander à Gesicht, lors de sa troisième visite, ce qu'il ressent après avoir tué un humain : l'inspecteur a lui aussi violé les lois fondamentales de la robotique, mais son crime est resté caché, pour éviter un autre scandale.
Après la mort d’Epsilon et le réveil d’Astro, Brau reçoit la visite du professeur Tenma puis d’Astro lui-même. Le petit robot lui demande un service - inconnu du lecteur - qu’il accepte. En échange, Astro s'engage à revenir le voir un jour.
Après s’être échappé du centre de redressement où il était enfermé (grâce à Astro?), Brau 1589 gagne Washington. Il y agresse le président Alexander mais décide finalement de l’épargner après avoir ressenti la « chaleur » du « coeur d’Astro ». L’ex-détenu envoie surtout une lance mortelle en direction du docteur Roosevelt, sans que l’on sache si elle atteint sa cible puisque le manga s’achève sur ces étranges retrouvailles.
Le professeur Tenma
Ce génie scientifique mondialement connu est le créateur d’Astro Boy, qu'il a fabriqué pour remplacer son fils Tobio, disparu dans un accident de voiture. Dans le récit original de Tezuka, le professeur Tenma vend Astro Boy à un cirque de robots après avoir réalisé qu'il ne remplacerait jamais son fils.
En quête de perfection
Le professeur Tenma est un spécialiste des cerveaux électroniques. Il rencontre les professeurs Hoffman et Howard à la réunion des « trois professeurs de Kimberley », sans toutefois adhérer à leur projet consistant à créer un robot qui « sauverait » la Terre en résolvant ses problèmes les plus graves (environnementaux, sociaux…). Il profite cependant de la réunion pour assimiler les connaissances respectives d’Hoffman et d’Howard en matière de zéronium et d’énergie à photons.
Le professeur Tenma avertit également les deux hommes du danger inhérent à la création d'un robot ressemblant aux humains... avant d'affirmer qu'il est peut-être déjà « trop tard ».
Au moment où Ochanomizu lui succède à la tête du ministère japonais des sciences, Tenma affirme qu’Astro n’est pas un chef-d’oeuvre, mais, au contraire, « une oeuvre ratée ». Il passe toutefois des heures sur sa création « ratée » pour la ramener à la vie et en faire un robot « parfait ».
Le professeur Tenma est indirectement lié à la création de Pluto : au début du trente-neuvième conflit d'Asie centrale, le scientifique insère la puce-mémoire du défunt Abullah dans le robot parfait qu’ils ont créé. Tenma donne ainsi naissance à Goji Abullah, qui créera lui-même Pluto par la suite.
Malgré cette expérience désastreuse, Tenma décide d'injecter des « émotions orientées » pour réveiller Astro, dont il ne supporte pas la disparition. La puce-mémoire de Gesicht permet de ramener le petit robot à la vie, sans que sa personnalité d'origine soit altérée.
Tenma profite de son enlèvement par Goji pour lui révéler sa véritable identité. Le créateur d’Astro accepte sa mort au moment où le cratère du parc Eden est sur le point d'exploser. Le professeur Ochanomizu le sermonne en affirmant qu’Astro a raison de se battre pour empêcher cette catastrophe.
Adolf Haas
Adolf, dont le prénom fait probablement référence au célèbre manga de Tezuka, L’histoire des trois Adolf, mène une vie de famille tranquille avec sa femme et son fils à Düsseldorf. Jusqu'à ce qu'il apprenne que son frère, un « beau salaud » abattu trois ans plus tôt par un agent de police, a été tué par une balle de zéronium. Un matériau que seuls des robots peuvent utiliser...
Adolf s’empresse de faire partager sa découverte à ses « confrères» du KR, un Ku Klux Klan futuriste qui considère les robots comme des êtres inférieurs. Le chef du groupe souligne l’importance de cette affaire : il pourrait s’agir du premier meurtre d’un humain par un robot depuis l’affaire Brau 1589.
Au cours de son enquête, Adolf comprend que Gesicht est le meurtrier de son frère. Pris entre sa haine des robots et son dégoût fraternel, il décide finalement d'éliminer Gesicht. Sans se douter que le chef du KR est prêt à le tuer pour éviter qu'il commette cette bêtise, contraire à sa stratégie de médiatisation anti-robots.
L’enfance d’Adolf explique sa haine des robots : son père ouvrier perd son emploi pour être remplacé par un androïde. Il est ensuite humilié publiquement par un robot pour avoir dérobé un ballon de football destiné à ses enfants : le père de famille finit par se suicider.
Une fois muni d'une arme, Adolf suit Gesicht à la trace sans toutefois oser appuyer sur la gâchette au moment fatidique. Après un attentat raté à son encontre, Adolf est placé sous la protection de Gesicht... L'humain anti-robots est obligé de cohabiter avec le robot qu’il s’est juré d’éliminer. L'improbable duo finit toutefois par se lier d'amitié, après qu'Adolf ait révélé le crime de Gesicht et que l'inspecteur l'ait sauvé d'une nouvelle attaque, au péril de sa propre vie.
Darius XIV
À en croire les discours officiels, le dictateur Darius XIV du royaume de Perse est à l'origine du trente-neuvième conflit d'Asie centrale. Le président Alexander des États-Unis de Thracia l'accuse en effet de dissimuler une armée de robots de destruction massive pour déclencher une guerre. La commission Bora ne trouve aucune preuve de leur existence. Ce qui n'empêche pas le début des affrontements sur le territoire perse.
En réalité, Darius XIV avait chargé le professeur Abullah de créer des robots écologiques surpuissants pour refleurir rapidement le royaume de Perse, en proie à une grande sécheresse. Le royaume de Perse est défait au terme d'un conflit qui ravage sa population civile.
Juste avant d’être arrêté par l’armée ennemie, Darius XIV, sur le point de se suicider, reçoit la visite de Goji, sous les traits du professeur Abullah. Le scientifique lui présente sa dernière création : Pluto, un colosse impressionnant. Darius XIV charge Goji de le venger en éliminant les sept robots les plus puissants du monde, qu’il tient comme responsables du conflit… Darius XIV souhaite aussi s'en prendre au président Alexander et à son intelligence artificielle surpuissante.
Un prisonnier obsédé par Pluto
Après la guerre, Darius XIV croupit dans la prison de Karatepa (clairement inspirée de Guantanamo), gérée par les États-Unis de Thracia. Dans sa cellule, l'ex-dictateur répète sans arrêt les noms des membres de la commission Bora, et du professeur Hoffman.
Pendant son procès, Darius XIV fait scandale en déclarant que « pour Dieu, l’homme est une oeuvre ratée » et que les robots sont faits pour remplacer les hommes. Dans sa cellule, Darius dessine ensuite un champ de fleurs sur les murs, en se demandant à voix haute qui Dieu choisira de sauver : les hommes ou les robots? Selon lui, cependant, une chose est certaine :
Il ne restera que Pluto.
Darius XIV reçoit la visite de Gesicht, qui lui demande s’il est l’initiateur des destructions en série de robots. Darius XIV lui fournit des réponses énigmatiques : il déclare qu’il n’a pas construit de monstre, mais que celui-ci est simplement « né ».
Darius XIV se tranche ensuite la langue. Heureusement, Gesicht intervient assez vite pour l'empêcher de mourir. À son procès, Darius XIV accuse par la suite Abullah d'être le véritable coupable.
Paul Duncan
Après avoir connu ses plus grandes heures de gloire grâce à ses compositions musicales, Paul Duncan, pianiste aveugle et âgé, se retire en Écosse. Il se montre odieux avec son nouveau domestique, le robot North 2. Duncan ne cesse en effet de lui rappeler qu’il est un robot « tueur », incapable de comprendre quoi que ce soit à la musique, alors que North 2 cherche au contraire à s'initier au piano.
Paul Duncan, qui est en réalité né en Bohème sous le nom de Paulo Holy, est hanté par un souvenir d’enfance traumatisant : il est convaincu d’avoir été abandonné par sa mère, extrêmement pauvre, partie vivre avec un homme très fortuné alors que Paulo, atteint d'une grave maladie, perdait progressivement la vue.
Duncan reproche à sa mère de l’avoir confié à un pensionnat anglais avant de disparaître. Il ignore en fait qu'elle avait accepté les avances d'un homme fortuné pour pouvoir payer son opération et lui sauver la vie. Une révélation qui lui est faite par North 2 à son retour de Bohème. Désormais en paix avec ses démons intérieurs, Duncan commence à se lier d’amitié avec son serviteur. Le pianiste et le robot vivent des mois heureux ensemble : North 2 apprend notamment à jouer du piano grâce à Duncan.
Leur bonheur est toutefois de courte durée : un jour, le robot de guerre part « intercepter » une tornade toute proche. Pluto l’élimine assez rapidement. North 2 profite de ses derniers instants pour faire retentir la musique apprise avec Duncan. Le vieil homme écoute fièrement la parfaite interprétation de son disciple, dont les débris tombent parsèment le ciel.
L'édition Deluxe inédite en France
Tout l'intérêt de l'édition Deluxe de Pluto réside dans la richesse de son contenu : suppléments inédits, pages couleur et grand format... tour d'horizon de cette version inédite en France.
Au Japon, les mangas ayant remporté un grand succès critique et commercial sont généralement réédités, quelques années après leur parution originale, en version Deluxe[1. « Kanzenban » en japonais.], au contenu enrichi.
Pluto fait toutefois exception à la règle puisque la série a été publiée, dès son lancement, dans une version enrichie, parallèlement à sa mouture classique.
On ignore si cette édition Deluxe sera un jour adaptée en France : Yves Schlirf, le directeur général de Kana, avait annoncé une publication pour le début d'année 2011 au Salon du Livre 2010, mais l'information a été depuis été démentie dans un communiqué des éditions Kana.
Le principal intérêt de cette édition Deluxe réside dans son format, plus proche d'une bande dessinée franco-belge que d'un manga. Une différence de taille qui permet de redécouvrir la série, un peu comme si l'on passait d'une télévision à un écran de cinéma. Et d'apprécier à sa juste valeur le découpage cinématographique de Naoki Urasawa.
Huit volumes, huit suppléments
Mais cette édition Deluxe s'illustre aussi grâce à ses à-côtés, propres à chaque tome.
Le récit original d'Osamu Tezuka paru en 1964, Le robot le plus fort du monde, accompagne ainsi le premier volume de Pluto, à l'instar de stickers tirés des deux versions proposés avec le deuxième tome.
Le troisième supplément permet de découvrir une oeuvre de jeunesse de Naoki Urasawa : Rashômon, un manga réalisé en 1976, pendant sa première année de lycée.
Même principe pour le quatrième tome, avec Raihôsha, une oeuvre réalisée en deuxième année de lycée.
Return, déjà publié dans le recueil d'histoires courtes de Naoki Urasawa, est quant à lui proposé avec le cinquième tome, dans une version longue de plus de quarante pages, contre une trentaine dans le récit original. Ce supplément contient par ailleurs des croquis préparatoires du manga, ainsi qu'une interview de Naoki Urasawa réalisée par Takashi Nagasaki.
Tsuki ni mukatte nagero! (« Lance-la vers la Lune! »), l'histoire courte proposée avec le sixième tome, avait pour sa part déjà été publiée dans le magazine AERA COMIC en octobre 2006. Cette nouvelle réalisée par Urasawa et Nagasaki raconte les déboires de Jessy, un journaliste américain qui s'était vu prédire par un vieil homme, au cours de son enfance, qu'il remporterait un jour le prix Pulitzer.
Le supplément du septième volume est sans conteste le plus intéressant puisqu'il contient une interview croisée de Naoki Urasawa et de Takashi Nagasaki : les deux auteurs reviennent sur la genèse de Pluto, sa réception, leur vision de la fin et d'Osamu Tezuka...
Le carnet contient par ailleurs les ébauches graphiques d'Urasawa présentées à Macoto Tezka lors de leur première rencontre.
Les deux chapitres conclusifs du huitième volume de Pluto sont édités sous la forme de deux livrets indépendants, partiellement colorisés.
Enfin, cette édition Deluxe permet aussi d'observer comment Naoki Urasawa renforce la portée de certaines scènes importantes. Plusieurs planches mélangent en effet les couleurs et le noir et blanc :